« Cette guerre, c’est chez nous »
Renaud Muselier, président de la Région Sud
En visite officielle depuis mardi en Moldavie et en Ukraine, Renaud Muselier a multiplié les rencontres stratégiques.
Quel type d’aide le président d’une région française peut-il apporter en Ukraine ?
Les Français ont tendance à oublier que la guerre est « chez nous », aux portes de l’Europe. C’est pour cela que le dernier Sommet européen des Régions et des
Villes, en mars 2022 à Marseille, était organisé au profit de l’Ukraine. Si d’autres villes de la Région Sud sont jumelées avec des villes de Crimée, aujourd’hui inaccessibles, Marseille est, elle, jumelée depuis 51 ans avec Odessa. Depuis la guerre, la dynamique est quelque peu différente, mais c’est surtout devenu une question de liberté à défendre. Les Ukrainiens ont tout simplement besoin de nous... et nous pouvons aider. La Région doit donc prendre sa part.
Que s’est-il passé ces deux derniers jours en Moldavie et en Ukraine, qu’est-ce qui a été décidé ?
Au mois de juin, un vote doit entériner les promesses faites plus tôt. Cependant, je me permets de rappeler que la Région Sud, avec ses 5 000 réfugiés ukrainiens pris en charge, a déjà dépensé près de 12 millions d’euros autour de l’Ukraine. Ce qui montre bien qu’au-delà des discours, il existe déjà des actions concrètes. C’était aussi pour montrer que nous sommes présents, solides. Ensuite, on s’inscrit d’ores et déjà dans une démarche post-guerre, avec des discussions sur la reconstruction, l’agriculture, le tourisme... La relance du port d’Odessa sera, par exemple, un projet prioritaire. Et nous avons l’expertise dans ce domaine, quand on voit ce qui a été fait à Nice, Toulon ou Marseille. Nous avons un savoir-faire et une légitimité. Ainsi que des entreprises de dimension mondiale, comme CMA CGM ou Naval Group, qui peuvent apporter une aide substantielle.