Monaco-Matin

Les premiers civils étrangers évacués du Soudan

Giorgia Meloni, déjà six mois au pouvoir en Italie Très conservatr­ice en politique intérieure, mais modérée sur le plan internatio­nal, la dirigeante d’extrême droite joue les équilibris­tes. Avec ses alliés en embuscade.

- Le Japon prêt à abattre un missile nord-coréen

La victoire de son parti post-fasciste, Fratelli d’Italia, aux législativ­es de septembre dernier avait provoqué une onde de choc à travers l’Union européenne : six mois après son arrivée au pouvoir, le premier bilan de Giorgia Meloni à la tête de l’Italie est plus contrasté qu’on aurait pu l’imaginer. Si elle s’est montrée ferme et fidèle à son programme sur la scène intérieure, elle a pris garde de ménager Bruxelles et ses voisins européens.

Antimigran­ts et anti-LGBT

Celle qui dirige le gouverneme­nt italien le plus à droite depuis la Seconde Guerre mondiale a pris ses fonctions le 23 octobre dernier, à la barre d’une coalition incluant la Ligue antimigran­ts du populiste Matteo Salvini et le parti conservate­ur, en déclin, Forza Italia de Silvio Berlusconi.

En quelques semaines, son gouverneme­nt a introduit des lois pour réduire les arrivées de migrants et s’est engagé à défendre des valeurs familiales conservatr­ices, en empêchant notamment les mairies d’enregistre­r les enfants des couples de même sexe. Sur le plan économique, elle a affiché une grande orthodoxie en promettant de réduire la dette publique colossale et le déficit, tout en dépensant des milliards pour aider les Italiens face à l’inflation et en projetant des baisses d’impôts.

Celle qui se décrit comme une « mère chrétienne » a aussi atténué ses propos les plus clivants et cherché à renvoyer une image de stabilité sur la scène internatio­nale, en soutenant fermement l’Ukraine face à l’invasion russe.

Un équilibre fragile qui s’explique, selon des observateu­rs, par le fait qu’après avoir défendu des positions extrémiste­s pour arriver au pouvoir, elle a besoin d’élargir ses soutiens pour durer.

« Elle envoie le message : “Je ne suis pas un monstre” »

« Elle s’est déportée vers le centre très très rapidement [...] pour élargir son audience au-delà de l’électorat de la droite radicale », pointe Daniele Albertazzi, professeur de sciences politiques à l’université britanniqu­e du Surrey. Aux Italiens qui ne veulent pas d’un gouverneme­nt de gauche, sans pour autant être attiré par les extrêmes, « elle dit : “Je ne suis pas un monstre. Je n’ai pas renversé la table” », décrypte-t-il. Avec succès : selon le dernier sondage de l’institut YouTrend, Fratelli d’Italia est crédité de 28,6 % des intentions de vote, contre 26 % aux élections de septembre.

Mais derrière ces chiffres flatteurs, l’unité de la coalition, théâtre de « luttes intestines », est précaire, estime Francesco Galietti, du groupe de réflexion Policy Sonar. Toujours en embuscade, Matteo Salvini, contraint à jouer les seconds rôles de Giorgia Meloni qui lui a siphonné nombre de ses électeurs, profite de son poste de vice-Premier ministre et ministre des Transports pour sillonner le pays lors de déplacemen­ts soigneusem­ent mis en scène sur les réseaux sociaux. Giorgia Meloni, de son côté, construit son image de femme d’État en recevant les dirigeants étrangers et en se rendant aux sommets internatio­naux, tout en évitant les gaffes.

La Cour suprême des USA a décidé hier de maintenir pour l’instant l’accès à une pilule abortive utilisée pour plus de la moitié des IVG dans le pays. Elle a en effet suspendu des restrictio­ns décidées par des tribunaux inférieurs, offrant un répit temporaire aux défenseurs du droit à l’avortement.

Les évacuation­s de civils étrangers au Soudan ont débuté hier pendant que les combats meurtriers entre l’armée régulière et les paramilita­ires, qui ont déjà fait au moins 413 morts et 3 551 blessés, sont entrés dans leur deuxième semaine.

Le Japon a ordonné hier à son armée de se préparer à abattre un missile balistique nord-coréen dont Pyongyang a besoin pour mettre en orbite son premier satellite espion militaire.

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(Photo d’archives AFP) Giorgia Meloni a atténué ses propos les plus clivants et a rassuré l’Union européenne, tout en prenant des mesures de droite radicale sur certains points.

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