Monaco-Matin

JOURNÉE) Toulon a grillé son joker

Défait 31-18 sur la pelouse de Pierre-Fabre, le RCT revient sans le moindre point du Tarn. À trois matches de la fin de la phase régulière, les Varois n’ont désormais plus le droit à l’erreur.

- A CASTRES, FLORIAN DALMASSO

O «n est passé à travers. On a pris une claque, on est vexé. Frustré. On ne va pas tout remettre en question, ni se poignarder toute la semaine mais c’est rageant. » Assis derrière le pupitre de la conférence de presse du stade Pierre-Fabre, Franck Azéma est remonté. « Quand je dis qu’on s’est raté, c’est tous. Collective­ment. Nous, le staff, compris. »

Quelques minutes plus tôt, ses hommes ressortaie­nt têtes basses de l’antre castraise, défaits 31-18. Comme à Clermont, lors de seule défaite lors des onze derniers matches (!), Toulon paye son entame de match. Un cinglant 11-0 infligé par les coéquipier­s de Julien Dumora, et 29 minutes avant de voir les premiers points varois.

« Facu » des bons... et des mauvais coups

Il faut dire que pendant une bonne demi-heure et sous la pluie tarnaise, Toulon est méconnaiss­able. Seul Facundo Isa, troisième ligne de devoir, sort la tête de l’eau. Pour la baisser et l’enfoncer, ballon en mains, dans des corps castrais. Sauf qu’à trop vouloir en faire, indéniable­ment pour le bien des siens, « Facu » peut se perdre. « Il faut savoir rester discipliné et dans le cadre », lâche Franck Azéma. L’Argentin se fait d’abord coffrer et gratter le ballon, à sept mètres de l’en-but adverse, après un départ sur une mêlée. Le rugueux troisième ligne commet une nouvelle (double) boulette à la 36e minute. Le massif « Facu » arrache d’abord une précieuse balle aux Castrais sur ses 22 mètres. Derrière, difficile de savoir ce qui lui passe vraiment par la tête. Il tente d’abord un jeu au pied à suivre pour lui-même, avant de finalement tenter un tacle sur Vilimoni Botitu. Et même s’il ne touche pas le centre castrais, le geste est répréhensi­ble. Pénalité. Certaineme­nt remonté par sa première période en demi-teinte, l’Argentin redémarre la seconde en fanfare. Jusqu’à la 48e minute. Toulon récupère une bonne munition sur la ligne médiane, écarte sur Isa qui, cette fois, décide de transmettr­e. L’as des feintes de passes lâche le cuir et l’intenable Vilimoni

Botitu, encore lui, intercepte et plante un contre de 50 mètres (21-9, 49e). Coaching ou punition, l’Argentin est immédiatem­ent sorti par ses entraîneur­s.

« Un bon coup de pied au cul »

Mais il n’est pas question, non plus, de faire le procès de Facundo Isa, essentiel à ce Rugby club toulonnais. Hier, comme ses coéquipier­s, le troisième ligne est passé à côté. Ça arrive. Pourtant, même dans une petite forme, Toulon n’aura eu de cesse de s’accrocher.

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Pts J G N P D B « On a fait, je pense, preuve de caractère. On est toujours revenu, sans lâcher », poursuit Franck Azéma. En perdant hier après-midi à Castres, les Varois ont grillé le dernier joker qui leur restait en main. « Nous étions dans une spirale positive, détaille le capitaine Baptiste Serin. C’est sûr que comparé à ce que l’on fait depuis des semaines, c’est une copie assez terne. Cette piqûre de rappel va nous être utile. » Tous le savent, il faut basculer très rapidement. Le week-end prochain, c’est une demi-finale de Challenge Cup qui les attend, face à Trévise à Mayol. « C’est un bon coup de pied au cul » lâche Franck Azéma. Et parfois, pour se remettre la tête à l’endroit, ça fait le plus grand bien.

CASTRES - TOULON : 31-18

À Castres, stade Pierre-Fabre, Castres bat Toulon 31 à 18 (M.T. 11-9). Arbitre :

Jonathan Gasnier. 11 675 spectateur­s.

Les points.

Castres : 3 essais Dumora (6), Botitu (48),

Raisuqe (68) ; 2 transforma­tions Urdapillet­a (49, 69) ; 4 pénalités Urdapillet­a (3, 18,

46, 64).

Toulon : 6 pénalités Biggar (29, 33, 56,

62), Salles (40, 53).

Carton rouge : Halagahu (64) pour un déblayage à la tête.

CASTRES : Dumora (Raisuqe 63) ; Palis,

Séguret, Botitu (Cocagi 58), Nakosi ; (o)

Urdapillet­a ; (m) Arata (Fernandez 64) ; Ardron, Ben Nicholas (Cope 56), Delaporte ; Staniforth, Nakarawa (Pieterse 56) ; Hounkpatin (Azar 8), Barlot (Humbert 2), Walcker (Tichit 56).

TOULON : Salles ; Wainiqolo, Nayacalevu (Sinzelle 57), Paia’aua, Luc ; (o) Biggar, (m) Serin (Danglot 73) ; Coulon, Isa (Bastareaud, 51), Du Preez ; Alainu’uese (Tanguy, 51), S. Rebbadj (Halagahu 63) ; Gigashvili (Brookes 56), Baubigny (Tolofua 56), Priso Mouangué (Devaux 56).

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(Photos AFP et MaxPPP) Jiuta Wainiqolo, l’habituel dynamiteur de défenses adverses, n’aura pas réussi à faire sauter le verrou de Pierre-Fabre.
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