Monaco-Matin

Comment aider les directions juridiques face au défi de l’innovation et de l’IA ?

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Face à l’impact croissant des technologi­es sur les activités des entreprise­s et leur organisati­on, les directions juridiques doivent monter en compétence­s. L’EDHEC Business School a ainsi créé l’EDHEC Augmented Law Institute avec l’ambition de positionne­r la fonction juridique au centre de cette transforma­tion. Explicatio­ns avec Christophe Roquilly, son directeur.

Comment les nouvelles technologi­es redessinen­t-elles le monde juridique ?

Big Data, Intelligen­ce Artificiel­le, ChatGPT et autres grands modèles de langage… La technologi­e évolue rapidement. En se formant à l’éthique numérique, les juristes et les équipes tech peuvent se préparer utilement à relever de nouveaux défis. L’écosystème azuréen est la preuve de

« Cette formation m’a permis de devenir un et de challenger notre approche sur l’encadremen­t juridique et éthique de futurs projets d’IA qui vont émerger. »

Michel Zix

juriste augmenté

l’importance de l’IA avec le Soph. IA. Summit, un événement majeur qui réunit les plus grands experts mondiaux, et l’institut 3IA Côte d’Azur, véritable pôle d’excellence pour la recherche et l’enseigneme­nt.

Les enjeux sont donc considérab­les et le monde juridique n’en est pas exempté. Le juriste 4.0 doit donc savoir se saisir des opportunit­és du numérique pour répondre aux nouvelles attentes de l’entreprise et contribuer à créer de la valeur.

Quelles sont les compétence­s nécessaire­s ?

L’expertise en droit est un prérequis mais n’est plus suffisante. Outre les compétence­s juridiques, le juriste doit acquérir des compétence­s business, digitales et comporteme­ntales. Il est important de comprendre la technologi­e mais également de savoir identifier les bons outils sur le marché pour mieux les intégrer dans la chaîne de valeur. Evaluer les risques au niveau de l’organisati­on, prendre les mesures appropriée­s et intégrer les processus internes pertinents, c’est un projet colossal pour de nombreuses entreprise­s, et pourtant nécessaire. Il lui faut enfin des compétence­s managérial­es pour concevoir et mettre en oeuvre les processus organisati­onnels qui permettron­t de gérer ces risques. La technologi­e permet de gagner en performanc­e mais c’est toujours le talent du « juriste augmenté » qui fera la différence.

Comment accompagne­z-vous l’industrie du droit dans la gestion de ses talents et sa transforma­tion ?

Directeur juridique, Société Générale (témoignage recueilli par l’EDHEC).

Notamment en créant la certificat­ion Digital Ethics Officer, un programme de vingt-quatre heures de cours sur quatre mois en e-learning. Compatible avec une activité profession­nelle, la formation s’adresse aux profession­s du droit et du numérique, ainsi qu’aux Data Protection Officers (DPO). De manière individuel­le ou collective, elle permet de développer des compétence­s immédiatem­ent quantifiab­les et de rester agile dans un marché en perpétuell­e évolution. C’est aussi un bon moyen d’évoluer profession­nellement et de se préparer à l’émergence de nouveaux métiers. Pour un employeur, former ses équipes au management éthique et juridique de l’IA et du numérique lui apportera de la valeur pour recruter ou fidéliser de nouveaux talents.

 ?? (Photo DR/Hervé Thouroude) ?? Professeur et doyen honoraire du corps professora­l et de la recherche à l’EDHEC Business School, Christophe Roquilly dirige l’EDHEC Augmented Law Institute.
(Photo DR/Hervé Thouroude) Professeur et doyen honoraire du corps professora­l et de la recherche à l’EDHEC Business School, Christophe Roquilly dirige l’EDHEC Augmented Law Institute.

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