Monaco-Matin

Sofian Khammes EN PREMIÈRE LIGNE

Présentée en avant-première lors de Canneserie­s, « B.R.I », la dernière création originale de Canal + permet à l’acteur de « Chouf » de camper un chef de groupe très crédible.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr « B.R.I. », ce lundi soir à 21 h, sur Canal +.

Àla vie, Sofian Khammes est une boule d’énergie communicat­ive. Souriant, affable, drôle, facile d’accès. C’est à la terrasse du Marriott de la Croisette, durant Canneserie­s, que l’on retrouve l’acteur de « B.R.I. », la prochaine création originale de Canal + dont les deux premiers épisodes sont diffusés ce lundi soir. La veille de notre rencontre, le grand auditorium Louis Lumière cannois avait été l’écrin, en avant-première, des deux premiers épisodes de la création de Jérémie Guez, brillant scénariste passé à la réalisatio­n de cette nouvelle série policière.

Emmanuelle Devos en commissair­e

« B.R.I. », comme son nom l’indique, nous amène dans les entrailles d’un groupe de flics de la brigade de recherche et d’interventi­on de Versailles au sein de laquelle Sabri, incarné par Sofian Khammes, prend ses nouvelles fonctions de chef de groupe. Il doit prendre la succession de Patrick, un vieux briscard, joué par Bruno

Todeschini, dans une division gérée par la commissair­e Ferracci, campée par Emmanuelle Devos. Sauf que Patrick est un flic à « l’ancienne » puisqu’il part du principe qu’il n’y a rien qui l’empêche de se lier d’amitié avec le grand banditisme et notamment Eric Perez, un voyou notoire joué par Vincent Elbaz et dont la gouaille et le phrasé gitan posent d’entrée le personnage. Saïd, ancien des forces spéciales, doit apprendre à naviguer dans ce monde si particulie­r où l’éthique est parfois floue et le danger omniprésen­t. «Ona fait une grosse préparatio­n physique et technique et Jérémie Guez a voulu faire comme aux USA, on avait un ancien des Forces spéciales avec nous pour nous conseiller, nous apprendre la gestuelle, le langage du corps pour bien tenir les armes, évoluer en colonne », lance Sofian Khammes.

« On avait un ancien des Forces spéciales avec nous pour nous apprendre à évoluer en colonne »

Un souffle nouveau

Plus de quinze ans après l’arrivée de « Braquo », « B.R.I. » insuffle quelque chose de différent. On oublie les blousons de cuir, Porsche Cayenne et verre de whisky.

Ici, place à des jeunes comme tout le monde. « On ne voulait pas les héroïser, on les voit manger, transpirer, évoluer dans leur quotidien », poursuit l’acteur.

Après dix ans de carrière et des rôles très marqués dans « Chouf », « Sentinelle Sud », « Arthur Rambo » et « Novembre », Sofian Khammes se lance dans la série de flics. Un pari réussi. « C’est bien d’aller faire des choses différente­s. L’ordre naturel des choses est de te mettre dans une case, c’est la facilité. Si toi, tu t’enfermes dans une case, tu ne voyages plus, tu restes à quai. J’avais envie de faire des projets différents. J’ai fait beaucoup de films d’auteur qui s’adressaien­t, avant tout, aux cinéphiles. B.R.I est plus populaire, on va être regardé par des millions de personnes ». Selon certaines indiscréti­ons, une deuxième saison de « B.R.I » serait déjà dans les tuyaux. Série chorale par excellence, tout le casting est d’ores et déjà partant pour se retrouver car il reste encore des choses à développer, notamment chez Saïd dont certaines failles n’ont pas encore été exploitées.

« J’ai mis du zen dans Saïd »

« On effleure son passé dans les Forces Spéciales, c’est quelqu’un de très humaniste, porté vers les autres, qui ne veut pas écraser et être le meilleur, il garde toujours une forme de distance et une grande force morale. Au départ, c’est un militaire, il n’est pas de la police, il respecte la hiérarchie. Est-il fait pour le commandeme­nt ? On se pose la question. Je suis très nerveux dans la vie, là, pour l’incarner, j’ai baissé ma voix, je me suis posé, j’ai mis beaucoup de zen en lui, c’est un vrai travail (rires). Je me reconnais en lui dans l’altérité, dans l’empathie ». Alors que la série va être présentée au public de Canal +, ce lundi soir, la projection à Cannes a donné le « la ».

« Quand tu sors d’une projection, peu importe la prestation, tout le monde trouve ça super, formidable, car c’est une forme de mondanité (rires). Mais la salle, elle, ne ment pas. Elle ne triche pas. Les silences. L’écoute. Les applaudiss­ements. Ce que l’on a ressenti à Cannes, ça ne trompe pas », conclut-il. À juste titre car les huit épisodes de « B.R.I. » et notamment la scène finale de cette première saison nous font arriver à un constat sans risque : la création de Jérémie Guez est une vraie réussite.

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(Photo DR)

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