Monaco-Matin

Une réaction, et vite

Relégués à cinq points des Lensois, qui les ont surclassés dans des proportion­s surprenant­es, les Monégasque­s n’ont pas totalement tiré une croix sur la C1, même si ce sera très difficile.

- Un non-match LEANDRA IACONO

Une démonstrat­ion. Voilà ce qu’ont offert les Lensois samedi soir sur leur pelouse de Bollaert, une forteresse quasi-imprenable (une défaite seulement cette saison), contre des Monégasque­s, restés spectateur­s d’une affiche dont ils ne se sont jamais montrés à la hauteur. Pourtant plutôt du genre à défendre ses joueurs en conférence de presse, voire à les surprotége­r, Philippe Clement n’y est cette fois pas allé de main morte : « Nous avons été trop faibles. En première période, nous n’avons pas gagné un duel. L’intensité de l’adversaire était plus grande que la nôtre. Dans ce cas, tu ne peux pas gagner de match. Je n’ai pas reconnu mon équipe. C’était nul ! » ,a pointé le Belge, apparu touché.

Après le premier but d’Openda, dès la 9e minute, sur lequel Nübel n’est évidemment pas étranger même si c’est Vanderson qui a perdu le ballon, on a vu des Monégasque­s déboussolé­s et impuissant­s car tout allait beaucoup trop vite pour eux. « Nous avons eu comme une

déconnexio­n dans les têtes », regrettait l’entraîneur monégasque, dont le plan de jeu a été mis à mal par le forfait de dernière minute de Golovin, malade. Asphyxiés par l’intensité lensoise et dépassés dans l’engagement, ses joueurs se sont beaucoup parlé pour tenter de trouver des solutions, notamment après le 2-0, « mais je ne les ai pas beaucoup vus courir » ,a asséné le Belge, qui s’attendait à tout sauf à une telle déroute, même si l’ASM avait déjà été giflée par Lens à l’aller (4-1).

Samedi, elle a tendu l’autre joue, et elle peut s’en vouloir, même s’il aurait fallu être dans un très grand soir pour résister à cette équipe lensoise là, auteure de son meilleur match de la saison et de 75 minutes de niveau Ligue des Champions. Un régal pour les amoureux du foot, moins pour ceux de Monaco. A froid, il n’y a pas grand-chose à retenir ni à sauver de cette partie, hormis peut-être les entrées énergiques (mais tardives) de Minamino et Diop au moment où le mal était de toute façon déjà fait.

Encore un espoir ?

Les Monégasque­s avaient l’occasion en cas de succès de se faire une place sur le podium. Hélas, ils pointent ce matin à cinq unités des Lensois et de la troisième place, six de l’OM, vainqueur sur le fil de l’OL hier soir. Si mathématiq­uement, tout est encore possible, avec six matchs à disputer, 18 points à prendre et un choc Lens Marseille qu’ils scruteront attentivem­ent dans deux semaines, il sera objectivem­ent très difficile d’aller chercher une place en Ligue des Champions, l’objectif fixé par le propriétai­re Dmitri Rybolovlev. Le calendrier (voir cicontre) n’est pas de nature à rassurer alors que l’ASM a encore trois matchs à négocier d’ici à la fin de la saison contre des candidats à l’Europe (Lille, Lyon et Rennes). Son bilan famélique contre les membres actuels du top 6 (une seule victoire en 8 rencontres, 3-1 contre un PSG qui ne mettait plus un pied devant l’autre) ne pousse guère non plus à l’optimisme, tout comme un niveau de jeu très irrégulier ces dernières semaines.

Quel rebond ?

En perdant à Lens, Monaco a conscience d’avoir grillé un énorme joker mais il n’a tiré une croix sur rien et se sent encore capable de déjouer tous les pronostics. C’était en tout cas le sens des échanges hier à la Turbie, où les joueurs avaient rendez-vous pour le traditionn­el décrassage et le débriefing du match, après une nuit qui a été courte et difficile. «On doit rester soudés », implorait Myron Boadu samedi. Pour réussir sa mission commando, l’ASM, qui a pris une vraie claque dans le Nord, devra rapidement relever la tête, ce qu’elle n’avait pas du tout su faire après l’éliminatio­n de la Ligue Europa par le Bayer Leverkusen. Les Rouge et Blanc, qui restent toujours sous la menace de Lille pour la quatrième place (5 pts d’avance), avaient plongé mentalemen­t avec un nul contre Troyes et deux défaites douloureus­es contre Reims et Nice. Un passage à vide qu’il faudra absolument éviter de revivre. Car la fin de saison pourrait alors s’avérer très pénible.

 ?? (Photo PQR/La Voix du Nord) ?? Quatrième, Monaco a six matchs pour prouver dans les résultats et dans le jeu qu’il a encore l’étoffe d’un candidat à la Ligue des Champions. Il n’a pas perdu espoir de rattraper Marseille et Lens.
(Photo PQR/La Voix du Nord) Quatrième, Monaco a six matchs pour prouver dans les résultats et dans le jeu qu’il a encore l’étoffe d’un candidat à la Ligue des Champions. Il n’a pas perdu espoir de rattraper Marseille et Lens.
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