Monaco-Matin

Les tarifs des médecins vont augmenter de 1,50

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« L’arbitre » a tranché. Désignée pour solder le différent entre médecins et Sécu, l'ancienne inspectric­e des affaires sociales Annick Morel a annoncé son verdict hier aux six syndicats de libéraux. Les mêmes qui, fin février, avaient refusé l'offre de l'Assurance maladie, malgré une enveloppe de 1,5 milliard d'euros par an, à terme. La haute fonctionna­ire a pourtant choisi de reprendre certaines propositio­ns de l'administra­tion, comme l'augmentati­on générale de 1,50 euro des consultati­ons médicales – soit 26,50 euros pour les généralist­es et 31,50 euros pour les spécialist­es, hors dépassemen­ts d'honoraires.

Un délai de six mois pour une entrée en vigueur

Une fois validées par le gouverneme­nt, ces revalorisa­tions entreront en vigueur « à l'expiration d'un délai de six mois », selon le « règlement arbitral » rédigé par Madame Morel.

Le ministre de la Santé, François Braun, a fait savoir qu’il « approuvera dans les jours qui viennent » ce texte comportant « des avancées importante­s pour l'améliorati­on de la santé des Français ». La hausse de 5 % à 6 % devrait donc intervenir fin octobre ou début novembre.

Cette mesure, que l'Assurance maladie avait chiffrée à 600 millions d'euros en année pleine, reste bien en-deçà des 30 à 50 euros minimum réclamés en vain durant des mois par les syndicats, qui n'ont pas manqué de déplorer une « augmentati­on dérisoire qui ne comble pas l’inflation », signe d’une « prolongati­on du mépris » à leur égard. S'ils en veulent plus, ils devront se remettre à table, assume l’arbitre. Les syndicats s'étaient arc-boutés contre la création d'un deuxième niveau de prix (30 euros pour les généralist­es) réservé aux praticiens acceptant certaines contrepart­ies : prendre plus de patients, faire des gardes de nuit, exercer dans un désert médical, travailler le samedi matin.

Plusieurs autres dispositio­ns chères à l'exécutif ont été repêchées, dont celle visant à élargir et assouplir l’aide financière au recrutemen­t d'assistants médicaux. Une priorité pour dégager du temps médical devenu rare, mais aussi pour atteindre l’objectif fixé par Emmanuel Macron de 10 000 postes subvention­nés fin 2024, contre un peu plus de 4 300 à ce jour. Contrairem­ent aux hausses de tarifs, cette mesure s'appliquera sans délai, tout comme la création d'un nouvel acte à 60 euros pour la première consultati­on d'un malade chronique sans médecin traitant.

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