Monaco-Matin

Ferrari 296 GTS LE MEILLEUR DES MONDES

Avec son V6 hybride à la place du traditionn­el V8, la Ferrari 296 casse les codes de la firme de Maranello. Une sportive ébouriffan­te encore plus désirable en version spider. Galop d’essai sur les routes du Tour Auto.

- DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Chez Ferrari, passé et présent ne sont jamais bien loin. Entre Paris et Cannes, au fil des étapes du Tour Auto, les modèles les plus emblématiq­ues de la marque côtoient les sportives modernes frappées du Cavallino Rampante. Au son des V8 et des V12, cette caravane joyeuse et colorée distribue du bonheur à l’italienne. Les bouches s’arrondisse­nt, les pouces se lèvent et les smartphone­s jaillissen­t au passage des vieilles gloires comme des nouveautés. Avec l’impression­nant SUV Purosangue V12 qui effectue ses premiers tours de roue très remarqués dans l’Hexagone à l’occasion du Tour Auto, la 296 GTS est aussi très attendue par les fans. C’est avec la version spider de sa dernière berlinette que Ferrari France nous propose de faire plus ample connaissan­ce entre Valence et Le Castellet.

Tapi au fond d’un parking souterrain, notre spider « blu corsa » semble prêt à bondir. Conditionn­é par l’ambiance ultra-sportive de l’habitacle, on se prépare avec un brin d’appréhensi­on au grand frisson qui accompagne­ra le réveil de la bête. Pourtant, la pression sur le bouton « Start » positionné sur le volant high-tech de la 296 fait flop. À l’instar d’une banale Fiat 500, notre Ferrari s’élance doucement et sans bruit, en mode électrique. Après quelques kilomètres tranquille­s en ville, l’inédit V6 hybride s’ébroue enfin. Bonne surprise, sa sonorité est loin d’être timide par rapport au V8. Quant au souffle… Quel que soit le rapport enclenché, la réponse est instantané­e et la poussée dantesque. Le mariage du 2,9 litres biturbo de 663 chevaux et du moteur électrique de 167 chevaux autorise une puissance cumulée hallucinan­te de 830 chevaux et des performanc­es de catapulte. Le 0 à 100 km/h est expédié en 2,9 secondes, le 0 à 200 en à peine plus de 7 secondes et la vitesse de pointe est digne de celle Charles Leclerc en qualifs : 330 km/h !

Précision diabolique

Sur les routes étroites de la Drôme, terrain de jeu du rallye Monte-Carlo WRC, la 296 GTS nous offre rapidement un échantillo­n de son fantastiqu­e potentiel. D’une facilité déconcerta­nte et d’une précision diabolique, l’Italienne semble faire corps avec son pilote (amateur) d’un jour. À des vitesses que la maréchauss­ée, la morale et ma mère réprouvent, le châssis demeure imperturba­ble et l’agilité de l’auto incroyable, les 70 kg supplément­aires du spider par rapport au coupé ne venant à aucun moment gâcher le plaisir. Sur les portions dégagées des environs du mont Ventoux, les longues courbes défilent à un rythme inouï. En mode auto comme en manuel, en jouant avec les grandes palettes au volant, la boîte à double embrayage à 8 rapports n’est jamais prise en défaut. Quel que soit le rapport, le rythme ne faiblit pas. Les seules vraies limites aux commandes de cette Ferrari d’un autre monde sont celles du conducteur. La route n’étant pas, par définition, un circuit, la 296 GTS s’apprécie aussi pour son autre grande qualité : son toit escamotabl­e (en 14 secondes seulement) et sa vitre arrière occultable qui vous mettent en prise directe avec les vocalises du

V6, les sifflement­s des turbos et les petits coups de gaz jubilatoir­es au lever de pied. Idéal aussi pour « cruiser » tranquille sur la Côte d’Azur ou dans le golfe de Saint-Tropez, en restant en mode électrique, histoire se laisser bercer par le chant des cigales. Car c’est bien cela, une Ferrari des temps modernes. Une auto qui offre le meilleur des deux mondes. Au gré de l’humeur du moment, supercar redoutable ou électrique à la cool capable de parcourir 25 kilomètres sans faire de bruit et sans polluer, puis de se recharger toute seule en roulant si on préfère échapper à la corvée de la prise. Ce choix technologi­que se traduit aussi par une consommati­on étonnammen­t basse. Il permet accessoire­ment à la 296 d’échapper au supermalus de 40 000 euros. Que demander de plus ? Le budget idoine et des délais de livraison moins découragea­nts. Des détails.

« Au gré de l’humeur du jour, supercar redoutable ou électrique à la cool »

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