La posidonie, qu’est-ce que c’est ?
La posidonie est une espèce protégée depuis 1988, fortement menacée. Durant ces dernières décennies, sa surface a été considérablement réduite. En cause ? Le mouillage de grands navires, principalement, dont l’ancre arrache cette herbe marine. Qui a pourtant un rôle essentiel pour la biodiversité : elle fait office de nurseries et d’abri pour les poissons, purifie l’eau en filtrant les matières à suspensions, fixe le carbone ou encore elle atténue la houle et permet de protéger les plages de l’érosion. Depuis 2020, la France interdit le mouillage des yachts de plus de 24 mètres dans certaines zones de la Côte d’Azur afin de la protéger. De cette façon, la pression exercée sur la posidonie aurait été divisée par trois en l’espace de deux ans, selon la préfecture maritime de la Méditerranée.
Du côté des défenseurs de la cause environnementale, la venue de deux paquebots en l’espace de 15 jours dans la cité n’a pas manqué de faire réagir. « Stop au littoral sacrifié sur l’autel du bling-bling d’un autre âge ! (...) Il ne faut pas ouvrir la voie à une exploitation commerciale tous azimuts », proteste ainsi l’Association de défense de l’environnement de Menton, Roquebrune-Cap-Martin et ses environs (Aspona) sur sa page Facebook. La SPL des Ports de Menton assure, elle, « être alerte » sur le sujet.
Respect de la charte « croisière durable »
« Ce navire a été construit en 2021, il répond à tous les engagements environnementaux de la charte que les armateurs ont signé l’an dernier, à Marseille, à l’occasion du Blue Maritime Summit* », défend Marinella Giardina. Avant de préciser : « Celle-ci prévoit notamment la navigation à moins de 13 noeuds dans les eaux territoriales en cas de détection de grands cétacés, l’instauration d’une politique d’usage des huiles biodégradables et à faible toxicité ou encore la réduction des émissions polluantes dans l’air et le respect de la biodiversité, particulièrement l’herbier de posidonie. »
L’élue rappelle également qu’il existe des réglementations autour du mouillage en Méditerrannée. « C’est la préfecture maritime qui définit les zones dans lesquelles les navires peuvent stationner temporairement, des zones où les fonds marins ne risquent pas d’être abîmés. Ils sont géostationnaires, c’està-dire à un point très précis défini par arrêté, où les moteurs ne tournent plus. Sans oublier qu’ici, le fait de faire ce mouillage au large est tout de même moins polluant que lorsqu’ils amarrent à quai », détaille-t-elle. « Les Ports de Menton disposent d’une double certification Ports Propres et Ports propres actifs en biodiversité, on veillera toujours à trouver ce juste équilibre entre développement économique et développement durable », promet-elle.
(*) Les armateurs opérant en Méditerranée et l’Etat français ont signé, en avril 2022, une charte visant à accélérer le développement durable des compagnies de croisières. Le texte, qui prévoit 13 actions phares – telles que l’utilisation de carburant à teneur réduite en soufre dès 2023 – s’applique dans l’ensemble des ports français de Méditerrannée. Il a été signé par tous les membres de la Cruise Lines International Association (CLIA), qui regroupe les principales compagnies de croisières.