WORLD TRANSPLANT GAMES Un Cagnois triple médaillé
Emmanuel Gastaud, le président de l’US Cagnes triathlon, vient de remporter trois médailles, dont deux en or, lors des championnats du monde des transplantés en Australie.
Emmanuel Gastaud ne fait jamais le déplacement aux ‘‘World Transplant Games’’ à vide. Après avoir obtenu une médaille d’argent sur le triathlon de Newcastle il y a quatre ans, le Cagnois vient de ramener trois breloques des mondiaux, qui viennent de se disputer à Perth en Australie et qui ont réuni 2000 sportifs issus de 60 pays. Deux en or (course à pied en équipe, triathlon) et une en bronze (course à pied individuelle). « Je suis très content. Je m’étais vraiment bien préparé pendant six mois, spécifiquement sur ce type d’efforts avec une coach (Estelle Maurin). L’objectif était de monter sur le podium », expliquait lundi le président de l’US Cagnes triathlon, à peine rentré chez lui.
Le triathlète s’est imposé dans la catégorie des 40-49 ans, avec le troisième temps de tous les concurrents, passant sous l’heure sur une épreuve où il fallait enchaîner 500 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied. Le tout sous 30 degrés. « Je suis sorti en troisième position de la natation, après ça devenait stratégique et ça s’est joué à quelques secondes. J’ai fait la différence, car j’ai fait de meilleures transitions. Je les avais vraiment bossées et ça m’a fait gagner 30-40 secondes ».
Outre la performance sportive, ce père de famille âgé de 42 ans participe à ces épreuves pour faire passer un message. « Le don d’organes sauve des vies », reprend celui qui est responsable communication du parc du Mercantour. «On se dispute les médailles, mais il y a énormément de bienveillance. Le sport est très important dans le parcours santé du transplanté. Et on est fier de faire ces championnats, qui sont nos jeux olympiques. C’est une façon de remercier les donateurs. Car certains sportifs ne seraient plus là sans eux ».
Transplanté deux fois
Emmanuel Gastaud peut mettre en avant sa propre expérience, lui qui a été transplanté deux fois du rein. « La première à 17 ans en 1997 et la deuxième en 2011. Entre les deux, je suis resté quatre ans sous dialyse, accroché à une machine. La greffe, c’est une renaissance. D’ailleurs, on fête deux fois notre anniversaire : le jour de notre naissance et de notre renaissance ». Le triathlète a permis à l’Equipe de France de ramener un premier titre mondial par équipe en course à pied. Avec beaucoup de motivation et de système D car ces sportifs ne sont pas vraiment accompagnés. « Nous ne sommes ni des Elites ni des para-sportifs, donc on ne peut pas intégrer une Fédération. On représente la France, mais nous n’avons pas d’aide pour le coaching, financer les déplacements qui sont coûteux ou aménager les entraînements. J’ai dû poser quinze jours de congés et trouver des partenaires pour m’aider à financer ce voyage en Australie » regrette l’Azuréen.
Triathlon et ski de fond
« Il pourrait y avoir une catégorie ‘‘transplantés’’ ou ‘‘maladie chronique’’ au même titre que la multitude des catégories dans le para. Ce serait une belle reconnaissance après tout ce qu’on a traversé ».
Si la législation évolue, cela lui permettrait d’envisager la suite plus sereinement, car le Cagnois a déjà plein d’idées en tête. « Il y aura les Jeux européens en août 2024 à Lisbonne et il y a également les World Transplant Games en version hivernale en mars 2024 à Bormio. J’aimerais les disputer en ski de fond et pourquoi sur le géant parallèle », réfléchit ce sportif émérite, qui passera de l’autre côté de la barrière, puisqu’il organisera le triathlon de Cagnes-sur-Mer (Challenge family) le 11 juin prochain...