ACM : des commissaires
Comme chaque année, l’Automobile Club de Monaco a réuni son Corps de commissaires à l’Espace Léo-Ferré pour un dernier briefing sécurité et annoncer quelques nouveautés au Grand Prix.
Comme les pompiers et les carabiniers de la Force publique, les commissaires qui assurent la sécurité des épreuves sportives de l’Automobile Club de Monaco (ACM) forment un corps. Bénévole, certes. Mais qui dit corps, dit organisation militaire et socle de valeurs. À l’aube du 6e E-Prix et du 80e Grand Prix de Monaco, l’état-major de l’ACM est ainsi monté à la tribune de l’Espace Léo-Ferré, ce mardi soir, pour rappeler à ses troupes que garantir le spectacle et protéger ses acteurs et spectateurs, passe avant tout par sa propre sécurité. « Votre devise est Oser et Servir, il faudrait ajouter Se protéger », a insisté le président de l’ACM, Michel Boeri, avant de céder la parole au conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, non sans un trait d’humour. « M. le conseiller est notre autorité de tutelle, c’est-à-dire que c’est à lui que nous demandons de transmettre aux Finances nos besoins financiers. Merci de l’applaudir. Si avec ça il n’est pas tenu de nous régler rubis sur l’ongle, la prochaine fois vous le sifflerez [rires]. »
« Être commissaire, ce n’est pas une sinécure »
Remerciant Me Boeri et ses équipes pour « l’énergie » et « le travail » fournis chaque année dans l’organisation et la bonne tenue de « ces événements phares » pour le Prince et le gouvernement, Patrice Cellario a souligné que « ce n’est jamais facile, jamais gagné d’avance, c’est un éternel recommencement et ce n’est pas parce qu’on l’a organisé 79 fois que la 80e édition est facile et ne pose pas des difficultés ». « Être commissaire en bord de piste, ce n’est pas une sinécure, sait Michel Boeri. Il est plus facile de vous flatter mais, moi, je vais vous dire qu’il faut vous protéger. Aujourd’hui les voitures sont certainement plus sûres mais un accident est toujours possible. Ce n’est plus comme à la belle époque où chacun sautait sur la piste bien que les voitures continuaient à courir ; aujourd’hui, c’est la Direction de course qui vous donne le feu vert. Et il appartient à chaque chef de poste de veiller à ce que ses hommes n’aillent pas sur la piste lorsqu’ils ne sont pas protégés et que la Direction de course n’a pas indiqué aux voitures de ralentir. »
Un devoir de représentation
Alors que 200 pays et 1 milliard de téléspectateurs verront des images du Grand Prix, le président a sommé ses hommes et femmes d’être « carré » dans leurs interventions et que les chefs de poste respectent « un classicisme total » dans le modus operandi. « Une intervention ne doit pas laisser l’impression d’une poule qui cherche ses poussins. »
« Vous êtes reconnus pour être le corps le plus structuré, le plus organisé et le plus professionnel sur le circuit, a embrayé le conseiller Cellario. Les pilotes le disent et le répètent à l’envi, ils ont confiance en vous et vous participez à l’image des Grands Prix et de leur succès. Vous avez également un devoir de représentation puisque vous êtes sous le feu des caméras et vous vous représentez vous-mêmes, mais également l’Automobile Club et la Principauté. Je compte sur vous pour que cette représentation soit la plus noble, la plus sérieuse et professionnelle qu’il soit. » « Je sais que je peux compter sur vous ,a conclu le président Boeri. Vous êtes des gens intelligents, disciplinés, et il est reconnu dans le monde entier que vous êtes les meilleurs commissaires du championnat du monde, ce n’est pas rien. »
Un statut maintenu par un enseignement continu et des stages uniques, dont le Commissaire général adjoint en charge du Corps des commissaires, Jean-Michel Matas, a dressé un long bilan sans concession, révélant une sélection drastique (lire ci-dessous).