L’Escarène : avocat et aussi « guitar hero »
Me Olivier Arnaubec, avocat du barreau de Nice et musicien autodidacte, publie un triple album qui réunit 54 titres.
Quand il ne plaide pas au tribunal judiciaire de Nice, Olivier Arnaubec crée des chansons à son domicile de L’Escarène. Loin, très loin du tumulte des palais de justice. « J’en ai écrit pas loin de 250 », confie l’autodidacte, biberonné aux Beatles et aux Rolling Stones.
Dans une maison en pierre, perdue dans les oliviers, Me Arnaubec troque sa robe et son rabat pour une casquette et des lunettes à la John Lennon. Il ouvre la porte au visiteur de « L’antre de l’artiste ».
Parfait autodidacte
C’est ainsi qu’il a baptisé sa bergerie voûtée devenue studio d’enregistrement. L’occasion de présenter son dernier né : un triple album du groupe L.F.A. Un groupe façon auberge espagnole ou des amis de rencontre sont invités à prêter leur voix ou à l’accompagner. Olivier Arnaubec reçoit entouré de ses guitares, d’une batterie et surtout d’un PC grâce auquel il se mue en homme-orchestre : « McCartney était à l’époque ravi de ses huit pistes. Avec mon ordinateur, j’en ai plus d’une centaine ! »
Parfait autodidacte, il confesse ne pas passer un jour de sa vie sans musique. « J’ai commencé la guitare basse à 17 ans avec un groupe nul qui s’appelait Les ParaZites. J’ai mis la musique de côté seulement pendant mes études de droit à Paris. »
Sens inné des arrangements
Le hasard d’un stage a conduit ce fils de pilote à atterrir à Nice. Percussion, guitare, basse, chant… Arnaubec ne se revendique ni d’Arno, le chanteur flamand décalé, récemment décédé, ni de Jeff Beck, le guitariste rock britannique. Il est fan actuellement de Josh Turner, artiste de folk : « Un surdoué découvert sur YouTube. »
Les compositions d’Olivier Arnaubec le prouvent : il est perméable à toutes sortes de musiques et d’influences. Inclassable mais avec un sens inné de la mélodie et des arrangements. « J’ai mes propres recettes », dit-il, sourire en coin. L’aventure commence souvent par quelques tâtonnements sur une guitare sèche. « Quand j’ai trouvé la mélodie, le thème de la chanson vient quasiment en même temps. »
La dernière fois qu’il s’est produit en public, c’était lors d’une manifestation anti-chasse de l’association One Voice sur la piétonne à Nice, association de protection animale dont il partage les convictions.
Caméléon musical
A la prochaine fête de la musique, il sera sur la place du palais de Justice. Parfois chanteur engagé – un point commun avec son exigeant métier d’avocat –, parfois artiste retiré, loin des contingences du monde, à l’abri dans sa bergerie de L’Escarène où viennent se réfugier biches et sangliers, Olivier Arnaubec est un caméléon musical. Un maître chanteur capable de composer un blues, un tube disco et une chanson à texte (L’Homme moderne). Un musicien à l’écoute qui a aussi cherché, par le passé, à promouvoir des talents locaux en créant une maison de production. Un pari déraisonnable pour un homme de passions qui se plaît à être à contre-courant.
L’album est disponible sur les plates-formes de streaming ou à la demande à l’adresse olivierarnaubec@gmail.com