Monaco-Matin

Matignon dévoile son agenda des « cent jours »

La Première ministre, Élisabeth Borne, a énuméré une batterie de mesures sur des sujets très variés. Objectif : des résultats rapides pour le quotidien des Français.

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Industrie verte, pouvoir d’achat… : la Première ministre, Élisabeth Borne, a détaillé hier sa feuille de route pour les « cent jours » annoncés par Emmanuel Macron pour relancer son quinquenna­t. Voici les principaux points.

Pouvoir d’achat

- Une distributi­on « plus juste » des richesses : le Parlement débattra dans les trois prochains mois d’un projet transposan­t l’accord sur le partage de la valeur.

- Salaires : la cheffe du gouverneme­nt appelle à « agir collective­ment » et demande aux entreprise­s une « revalorisa­tion des grilles salariales ».

- Vie au travail : un nouveau pacte doit prendre en compte notamment les perspectiv­es de carrière, la reconversi­on ou l’emploi des séniors. - Lancement de France Travail : un projet de loi sera présenté début juin pour « rendre le service public de l’emploi plus efficace ».

- Projet de loi « industrie verte » : pour « la réindustri­alisation décarbonée », il sera présenté en Conseil des ministres à la mi-mai et débattu au Parlement cet été.

Transition écologique

- Energie : un projet de loi de programmat­ion pluriannue­l sera présenté à l’automne.

- Incendies de forêt : une propositio­n de loi, déjà adoptée au Sénat, sur la prévention des feux de forêt « sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du 15 mai ».

- Location de voiture : le gouverneme­nt lancera à l’automne une offre de location de véhicules propres « à prix accessible ».

- Transport aérien : un plan d’action sera présenté en juin au salon du Bourget pour

« s’attaquer au chantier des émissions de gaz à effet de serre du secteur ». - Rénovation thermique : le gouverneme­nt proposera aux Français « un accompagne­ment personnali­sé » et va accélérer l’ouverture de guichets « France

Rénov’ ».

Services publics

- Déserts médicaux : le Parlement débattra en juin d’une propositio­n de loi sur la santé dont l’objectif « est de garantir un accès aux soins à chacun, où qu’il vive ».

- Recrutemen­t : d’ici à la fin 2024, l’Assurance-maladie financera «le recrutemen­t de 6 000 assistants médicaux supplément­aires » pour qu’ils soient 10 000 au total.

- Médecin traitant : l’Assurance-maladie prendra contact avec les 600 000 Français atteints de maladies chroniques, qui n’ont pas de médecin traitant, « pour leur en trouver un d’ici la fin de l’année ».

- Education : à partir de la rentrée, les remplaceme­nts d’enseignant­s de courte durée « seront effectués au sein même des établissem­ents ». - Ecole primaire : généralisa­tion des « sessions hebdomadai­res de soutien ou d’approfondi­ssement en français ou en mathématiq­ues ».

Justice et ordre républicai­n

- Immigratio­n : 150 policiers et gendarmes supplément­aires dans les Alpes-Maritimes et « l’expériment­ation » à la frontière italienne d’une « border force » (plus de détails dans nos pages départemen­tales).

- Pornograph­ie : le gouverneme­nt présentera début mai un projet de loi avec des mesures contre le cyber-harcèlemen­t ou l’exposition des enfants aux contenus pornograph­iques.

- Justice : recrutemen­t de 10 000 magistrats et greffiers.

- Plan fraude : il sera présenté en mai pour améliorer les contrôles.

L’opposition très critique

« Une feuille de route accidentée », a critiqué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, jugeant Mme Borne

« sans souffle, ni moyens d’agir seule ». « Quand un gouverneme­nt ne peut plus gouverner, même pour des décisions stupides, faute de majorité, c’est qu’il doit s’en aller lui et ses réformes », a estimé Jean-Luc Mélenchon. « Une conférence de presse dans une réalité alternativ­e », a taclé l’Insoumis Manuel Bompard, tandis que l’eurodéputé­e (LFI) Manon Aubry a dénoncé une présentati­on « surréalist­e » de la Première ministre, qui « semble vivre dans la 4e dimension ».

La cheffe des députés écologiste­s Cyrielle Chatelain y a vu « un exercice de style creux et inutile » et le chef des communiste­s Fabien Roussel a dénoncé « beaucoup de bla-bla pour rien ».

« Le niveau d’impuissanc­e et de renoncemen­t de la Première ministre est terrifiant », a jugé le député LR Aurélien Pradié. Et la patronne des députés RN, Marine Le Pen, a estimé qu’« Emmanuel Macron et Élisabeth Borne n’ont plus rien à dire ni à proposer aux Français. Il n’y a plus de gouverneme­nt à la tête de la France, seulement une administra­tion des affaires courantes ».

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