Des cartons rouges anti-Macron distribués, mais pas d’incident hier au Stade de France
L’Élysée peut souffler : les éventuels débordements contre Emmanuel Macron lors de la finale de la Coupe de France de football, hier soir au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), n’ont pas eu lieu. Mais le feuilleton ayant entouré la rencontre a encore montré, si besoin était, le degré de crispation dans le pays, et le degré de fébrilité au plus haut sommet de l’État. Quelque 3 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés, soit 50 % de plus que lors de la finale de Ligue des champions du 28 mai 2022, tristement restée dans les mémoires. Des grilles spéciales avaient été installées pour empêcher tout envahissement du terrain. Et pour ne pas attiser la colère, le président de la République a renoncé à saluer un par un les joueurs sur la pelouse avant le début du match, comme il est de coutume : il l’a fait avant l’entrée sur le terrain, et aucune image de lui n’a été diffusée sur les écrans géants du stade. De même, à l’issue de la rencontre, la remise du trophée au Toulouse Football Club n’a pas eu lieu sur le gazon, comme c’était le cas depuis 2020, mais en tribunes.
Les heures et jours précédant l’événement ont été du même acabit. Alors que les syndicats avaient prévu un rassemblement près du stade avant le match, avec distribution au public de 10 000 sifflets et 30 000 « cartons rouges à la retraite à 64 ans », le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait pris un arrêté pour l’interdire. Mais le tribunal administratif, saisi en référé par les syndicats et la Ligue des droits de l’homme, l’a retoqué quelques heures à peine avant le coup d’envoi. « L’intersyndicale 1, Emmanuel Macron 0 », se sont félicités les requérants, qui ont salué « une victoire pour le respect des libertés ». Les sifflets distribués ont, toutefois, été retirés lors de contrôles à l’entrée du stade, le règlement de la Fédération française de football les interdisant. Ce fut aussi le cas des « cartons rouges ». Les syndicats avaient appelé les spectateurs à siffler précisément à 49 minutes et 3 secondes après le début du match, référence à l’utilisation du 49.3 par Élisabeth Borne. Quelques-uns se sont bien fait entendre, mais sans provoquer de bronca d’ampleur.