Monaco-Matin

Tudor tient bon la barre

Si certains de ses choix sont contestés, le coach croate réussit une saison exceptionn­elle au plan comptable avec l’OM qui doit battre Auxerre ce soir.

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Ancien joueur et vrai compétiteu­r, Igor Tudor est souvent démonstrat­if lorsque les siens marquent un but ou gagnent un match. Mais dimanche à Lyon, après la victoire de l’OM 2-1 décrochée in extremis sur un rocamboles­que contre son camp adverse, Tudor en a montré un peu plus que d’habitude. L’ex-défenseur a couru partout, enlacé tout le monde, balancé en tribunes veste et sweat-shirt avant de retourner sauter sur tous ses joueurs et de frapper sur la tête d’Alexis Sanchez, qui l’a en réponse qualifié de « loco » (fou, ndlr). Tudor a ensuite expliqué que le moment était spécial pour lui, cette très importante victoire ayant été arrachée sous les yeux de ses deux parents, de sa soeur, de son neveu et de sa tante, venus de Croatie pour voir Hadjuk Split jouer en Youth League.

Choix assumés

Mais l’entraîneur de l’OM sait aussi que cette victoire vaut très cher, alors que le sprint est lancé en vue de la deuxième place directemen­t qualificat­ive pour la Ligue des champions, face à des rivaux redoutable­s, Lens (3e) en tête.

« Je suis heureux quand je gagne, a-t-il souri vendredi. L’entraîneur motive, l’environnem­ent pousse, mais ce sont les valeurs individuel­les des joueurs qui vont décider d’où on va arriver. Plus il y a de joueurs qui sentent en eux l’importance de ces quelques derniers matchs et qui savent que toute la saison va se jouer là, plus on a de chances de réussir. »

Les trois points de la victoire à Lyon et la deuxième place retrouvée ont aussi permis de laisser au second plan quelques questions tactiques : pourquoi Balerdi plutôt que Mbemba, subitement déclassé ? Pourquoi Clauss à droite et Kaboré à gauche avant de changer au bout d’une demi-heure ? Pourquoi Guendouzi ne joue-t-il plus, ce que le milieu internatio­nal vit mal, selon L’Equipe et La Provence ? Sur ces points, Tudor s’attarde rarement. Il assume ses choix, même les moins populaires - Payet, qui ne

joue plus, Guendouzi ou Mbemba étant parmi les chouchous du Vélodrome -, en brandissan­t de simples « choix techniques » validés par l’excellence des résultats.

L’Italie n’oublie pas

Car avec 67 points en 32 matches, un rythme de champion dans les années pré-PSG qatari, l’OM réussit une saison remarquabl­e. Depuis l’instaurati­on de la victoire à trois points, Marseille n’avait en effet jamais atteint un tel total à ce stade de la saison. C’est par exemple huit points de plus que l’OM

de Jorge Sampaoli la saison dernière, qui avait fini deuxième et qualifié pour la C1, et deux de plus que celui de Didier Deschamps en 2009-10, finalement sacré champion de France. Avec en prime une victoire à Lyon attendue depuis 2007 et un succès à domicile contre le PSG (en Coupe), une première depuis 2011, Tudor devrait être une idole au Vélodrome, au même titre que Marcelo Bielsa ou Eric Gerets. Il en est pourtant loin, même si les inexplicab­les sifflets qui avaient accueilli ses débuts en match officiel au mois

d’août ont bien sûr disparu. Sur son avenir, Tudor reste évasif et renvoie à la fin de saison. Il sait que ses dirigeants apprécient son travail, mais il sait aussi que l’Italie, comme le rappellent régulièrem­ent Tuttosport ou la Gazzetta dello Sport ,ne l’a pas oublié.

 ?? (Photo EPA/MAXPPP) ?? Sa communicat­ion minimalist­e laisse parfois perplexe. Mais sur le terrain, Igor Tudor sait se faire comprendre.
(Photo EPA/MAXPPP) Sa communicat­ion minimalist­e laisse parfois perplexe. Mais sur le terrain, Igor Tudor sait se faire comprendre.

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