RCT : Dublin dans le viseur, mais...
Jour de demi-finale à Mayol. Si les Toulonnais se refusent à évoquer la suite, la finale de Dublin doit déjà être dans toutes les têtes. Ils pourraient rejoindre Glasgow, qui a déjà validé son ticket hier.
Dublin n’a jamais été aussi proche de Toulon. Ou du moins pas depuis le fameux 18 mai 2013, jour du premier sacre du triptyque rouge et noir en Coupe d’Europe. Cet après-midi, nul doute que les Varois, auront, dans le coin de la tête, cette destination finale. Mais attention. Pas question, non plus, de se disperser. Ni de jouer le match avant.
« Les quatre équipes engagées doivent avoir Dublin en tête, je pense », lâche le capitaine, Charles Ollivon. Avant d’enchaîner : « Mais là, il faut être focus sur ce match. C’est cette demi-finale qui compte. On ne doit pas penser au reste. Quand on joue une grosse équipe comme Trévise, pleine d’internationaux, tu ne peux pas penser à autre chose. » Surtout, face aux Transalpins, les hommes du duo AzémaMignoni auront l’occasion d’enfin se payer. Et de se récompenser. Depuis le début de la saison, les Varois oscillent entre « le très bon » et « le très mauvais » dixit Jérémy Sinzelle, il y a quelques semaines. Mais il faut l’avouer, difficile de dire que dans ce groupe, il n’est pas en train de se passer quelque
chose. En témoignent les sourires et l’engagement mis cette semaine aux entraînements.
« Du stress positif »
Oui, l’excitation est bien présente. Franck Azéma confirme : « On ressent presque de la nervosité. Mais franchement, c’est bon signe. Tout le groupe est impliqué. Ça challenge fort toute la semaine. »
Discours confirmé par le flanker international, Charles Ollivon : « Je sens qu’on a du stress qui arrive. Mais c’est du stress positif. Il est dans les têtes de tout le groupe parce qu’on est conscients qu’on a une grosse échéance devant nous. C’est bon de participer à ça!» , lâche-t-il avec le sourire. Y participer, effectivement, c’est toujours bien. Mais désormais, les Toulonnais
veulent surtout gagner. Finalistes malheureux l’an dernier face à Lyon au Vélodrome (30-12), mais aussi en 2020 contre Bristol au stade Maurice-David d’Aix-en-Provence (32-19), la pièce tombera-t-elle enfin du bon côté ? Pierre Mignoni, qui a battu ceux qui sont (re)devenus les siens avec le Lou, se refuse à parler de malédiction. «Jene crois pas aux séries de défaites ou de victoires. Je crois juste à la préparation pour que les joueurs soient dans les meilleures dispositions avant une échéance décisive. Après, des finales, j’en ai gagnées et beaucoup perdues. Les matches à élimination directe, que ce soit une demie ou une finale, ça reste la même préparation. Ce qui est sûr, et je le répète, je ne crois pas à un syndrome de défaites en Challenge Cup. Ce sont des conneries ça ! », confiait-il avant le huitième de finale face aux Sud-Africains des Cheetahs.
Des retours importants
Cet après-midi à Mayol, pour sa demie, Toulon alignera, sur le papier, l’une de ses meilleures équipes de la saison. Avec des retours de marque. Ainsi, Gabin Villière, absent des terrains depuis trois bons mois, sera titulaire avec son casque rouge sur la tête et son numéro 11 floqué dans le dos. L’ailier sud-africain Cheslin Kolbe, touché à la cheville sur le synthétique de Gerland fin avril, retrouve la compétition, cette fois-ci à l’arrière. Sa longueur au pied et son habilité sous les ballons hauts devraient être précieuses. Si on ajoute des crochets que les supporters varois rêvent encore de découvrir… Ça peut faire mal. Alors oui, avant de penser à la suite, il y a cette demi-finale. Mais dans les travées de Mayol, cet après-midi, et même sous la pluie annoncée, les spectateurs auront déjà la tête à Dublin. Plongée dans la Guinness. Difficile de leur en vouloir !