Sur un rythme africain ?
Qui pour succéder au Kenyan Emmanuel Bor et à l’Éthiopienne Enatnesg Alamrew, vainqueurs l’an dernier ? L’épreuve, qualificative pour les championnats de France, s’annonce ouverte…
Quelques semaines, seulement, avant qu’Eric, bientôt « King », ne débarque à Manchester y accomplir son destin « royal », Chaham El Maati écrivait lui aussi un bout d’histoire. Mais sur route et sans crampons. En remportant la toute première édition du semi-marathon international de Nice qui, 31 ans plus tard, est devenu l’un des principaux « monuments » du calendrier des courses hors-stade. Un semi qui, bien évidemment, emprunte cette Promenade des Anglais plébiscitée comme étant le « 3e spot de running préféré des Français, après le Jardin du Luxembourg et le parc de la Tête d’or à Lyon ».
Mais depuis l’an passé, la foulée des participants ne s’imprime plus uniquement sur ce long ruban d’asphalte qui épouse la Côte et embrasse la Méditerranée. Le parcours, désormais plus « coeur de ville », et donc « un peu moins roulant », impose conséquemment davantage de « relances », tout au long de ces 21,1 km qui font l’horizon ultime des amateurs de l’effort long et solitaire. « Pour descendre sous l’heure et aller taquiner le record (en l’occurrence 59’57’’ réussis par le Kenyan Bernard Koech, en 2012) , ça semble, du coup, un peu plus compliqué, concède Pascal Thiriot, cheville ouvrière d’Azur Sport Organisation (ASO). D’autant plus que la météo, pour ce dimanche, ne s’annonce pas folichonne… »
Pour autant, le peloton, cette fois encore, sera « tracté » par de puissantes locomotives. Avec, évidemment et comme désormais de tradition, quelques coureurs venus des Hauts
Plateaux africains, pour qui Nice est devenu véritable passage obligé. « Etre ici est une façon pour eux de se faire connaître voire, parfois, de relancer leur carrière… »
Un Kenyan favori
Paul Tiongik, avec son dossard N°1, fera donc figure de grandissime favori. D’autant que le Kenyan, vrai spécialiste de la distance, semble particulièrement en jambes ces dernières semaines. Régulier, qui plus est, à 1h01 / 1h02. Comme en témoignent d’ailleurs ses récentes perfs à Florence (Italie) et plus encore à Rome, où il s’était imposé de belle manière.
Pour lui donner un peu de fil à retordre, et durcir la course aux avantpostes,
les organisateurs ont proposé à d’autres « clients » de participer au festin. Invitation lancée, notamment, à son compatriote Patrick Mwikya - bien qu’il soit a priori plus à son aise sur le marathon ou encore à l’Érythréen Senay Fissehatsion. Sans oublier le tout récent champion de France du 10 000 m, Valentin Gondouin, qui débarque sur la Côte avec, en tête, l’idée d’aller décrocher une qualif’ pour les championnats du monde (lire son interview ci-dessous). Et allez savoir si le Flérien, qui s’aligne pour la toute première fois au départ d’un semi, n’est pas en mesure de briser l’hégémonie africaine, en devenant tout simplement le premier Européen à figurer au palmarès de
l’épreuve depuis sa création, en 1992. Rien n’est moins sûr… Du côté des femmes, moins de prétendantes au sacre, certes, mais l’assurance, en revanche, de voir Fadouwa Ledhem faire le show. La Française, qui à Houilles avait fait mal, le 26 mars dernier, en s’emparant du titre de championne de France du 10 km, semble - en tout cas, sur le papier - quasi intouchable. Avec des références chronométriques (RP : 1h13’28’’) qui devraient en faire la « comète » de cette 31e édition. La native de Champigny-sur-Marne, c’est sûr, n’est pas venue sur la Côte d’Azur pour s’y adonner au seul shopping… Sur les autres courses, tout autant de qualité encrée sur les feuilles d’émargement. Avec, au départ du 10 km, un plateau élites certes plus « régional », mais d’une densité telle que, là encore, le chrono pourrait bien s’affoler. « C’est clair, ça va batailler dur… » confirme Thiriot.
Montoya sur le 5 km
Enfin, le 5 km, récemment introduit au programme pour coller aux orientations fédérales, a connu un succès tel que les organisateurs ont dû, très tôt, clore les engagements. « On a été étonné, parce que jusqu’à présent, cette course, bien que labellisée, avait un peu de mal à prendre. N’attirait pas autant de monde qu’espéré. Mais cette année, on a fait le plein, avec 700 engagés, contre à peine la moitié en 2022… »
Un garçon de la trempe de Raphaël Montoya, qui sort tout juste d’une grosse préparation, viendra d’ailleurs s’y tester. Mais sera aussi, évidemment, et sauf énorme surprise, l’homme à surveiller… Ce dimanche, ce sera donc, pour 7500 petits veinards appelés à mettre en scène « la vraie renaissance post-Covid de l’évènementiel course à pied » [Thiriot], asphalte brûlant et foulées magiques…