Monaco-Matin

La marque Diana d’Orville s’exporte jusqu’à Shanghai

Lancée à Monaco en 2020, Diana d’Orville est une ode à l’artisanat et à la joie de vivre du Sud de la France. Une marque haute couture durable inspirée par une Enfant du Pays, Audrey Tasiaux.

- MARIE CARDONA mcardona@monacomati­n.mc

C’est une jolie success-story made in Monaco. L’histoire d’Audrey Tasiaux qui, à l’aube de sa vie profession­nelle, a fondé sa marque haute couture inspirée des couleurs et du luxe de la Côte d’Azur. En tout juste trois ans et malgré une crise sanitaire qui a parfois réduit les échanges internatio­naux à néant, la marque Diana d’Orville est aujourd’hui présente aux quatre coins du monde avec des points de vente exclusifs à Paris, SaintBarth­élemy, Dubaï et plus récemment Shanghai.

Avec ses parures confection­nées à partir de matières haute couture françaises et italiennes, Diana d’Orville est une ode à l’artisanat et à la liberté de mouvement. Son credo : proposer à ses clientes des pièces de luxe « from your morning espresso to the red carpet » (comprenez : « de votre expresso du matin au tapis rouge »), le tout avec une dimension écorespons­able. Ou comment la Principaut­é, et avec elle tout l’art de vivre à la méditerran­éenne, rayonne aujourd’hui jusqu’en Chine, berceau incontesté de la fast fashion.

Un premier contact avec la mode chez Hermès

Pourtant, rien ne prédestina­it Audrey Tasiaux à la mode. Après des études de « Business management » à Londres et un Master en relations internatio­nales spécialisé dans le terrorisme à Bruxelles, un stage en relations publiques chez Hermès lui fait toucher du doigt le monde du luxe. « Hemès pour moi, c’est le vrai luxe dans sa significat­ion la plus ancienne, tranche la jeune femme aujourd’hui âgée de 28 ans. C’est l’amour du travail bien fait, des matières très rares et un vrai respect de l’homme, du geste et de la nature. »

De retour de Monaco, elle intègre une agence d’événementi­el. Et c’est là que l’idée commence à émerger. « Je voyageais beaucoup, autant dans ma vie personnell­e que profession­nelle, et je cherchais des pièces dans lesquelles sauter sans avoir à rajouter trop de bijoux ou de maquillage pour me sentir bien. Mais des pièces qui tiennent et qu’on peut chérir toute la vie. » Alors, Audrey Tasiaux s’est lancée. « J’y suis allée la fleur au fusil. » Sans formation en modélisme mais avec une mère artiste, les idées et les silhouette­s émergent. « J’ai toujours grandi au milieu des pots de peinture, ça m’a beaucoup aidé. Ma mère m’a transmis le sens des couleurs et nous emmenait, ma soeur et moi, énormément au musée. Nous avions un budget illimité sur les livres. Les créations Diana d’Orville sont un petit peu un melting-pot de toutes ces influences-là. »

Après une rencontre avec Marina, couturière basée à Nice – « la Rolls de la Côte d’Azur » –, les deux femmes mettent tout en musique. Les inspiratio­ns ? Des grands artistes passés par la Côte d’Azur. « Matisse, Braque,

Chagall ou encore Picasso dans les styles de couleurs et les imprimés. »

Mais aussi – et surtout – la grandmère d’Audrey. Diana d’Orville, la vraie. « Nous sommes très proches. Elle m’a élevée dans l’amour du bon produit. » Sa personnali­té éclectique, très érudite et un poil

Des pièces que l’on peut chérir toute la vie”

Des pièces faites à la main dans un atelier à Paris”

« aristorebe­lle »

en fait une femme pleine de charisme. « Pour moi, c’est ça la femme Diana d’Orville. »

Une démarche écorespons­able

Pour la qualité des tissus, la marque travaille avec des chutes de grandes maisons de couture françaises ou des fournisseu­rs basés du côté du lac de Côme en Italie pour une démarche écorespons­able. « On récupère des tissus et on les réutilise ou bien ce sont de miniproduc­tions locales. »

Par ailleurs, la maison Diana d’Orville sponsorise des programmes de reforestat­ion et des projets de fermes montées par des femmes au Rwanda.

Résultat : des collection­s de 15 à 20 pièces, en soie pour la plupart, à raison de quatre à cinq sorties dans l’année. Des kimonos, des pantalons, des vestes aux imprimés colorés imaginées pour aller à un maximum de morphologi­es et confection­nées à la main dans un atelier à Paris. Côté budget : comptez à partir de 1 000 euros. Audrey Tasiaux dessine aussi des collection­s plus exclusives, vendues dans de grands hôtels de luxe. « Ça a commencé par l’Eden Rock St-Barths qui m’a fait confiance et m’a commandé une collection l’année dernière. » Puis viennent Le Bristol Paris, le Caesar’s Palace Dubaï et un corner dans une galerie d’art à Shanghai. Désormais, Diana d’Orville se lance dans le sur-mesure « avec notamment quelques robes de mariée ».

Pour les Monégasque­s et les résidentes de la Principaut­é, simples curieuses ou déjà convaincue­s, la marque Diana d’Orville sera présente au club éphémère le Sunset pendant le Grand Prix de F1.

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Audrey Tasiaux (à gauche) a imaginé des pièces fluides et colorées comme une ode à l’art de vivre de la French Riviera.

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