Monaco-Matin

Jeff Panacloc et Jean-Marc HEUREUX ÉVÉNEMENT

- KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr

« J’ai retrouvé ma liberté de ton »

Faire-part de naissance pour le ventriloqu­e Jeff Panacloc et sa marionnett­e JeanMarc, dont la famille s’est agrandie. Ils seront de passage à Nice et Toulon les 5 et 7 mai prochain.

Plus d’un an déjà qu’il tourne avec ce spectacle. Le « Jeff Panacloc Adventure » nous plonge dans l’univers des parcs d’attraction­s qu’affectionn­e particuliè­rement l’artiste. « J’aime le fait d’être coupé de la réalité. Dans un décor en carton-pâte, c’est ce que j’aime faire pour le public qui vient nous voir, même si on le ramène à la réalité avec les sujets que l’on peut aborder. Mais j’aime transporte­r les gens dans un autre monde comme je le fais quand je vais dans ce genre de parc. »

Un décor qui sert de prétexte à l’irrévérenc­e de son compère Jean-Marc. JeanMarc est pour le moins bien entouré cette fois, puisque de nouveaux personnage­s lui donnent la réplique, dont son propre fils.

Votre spectacle évolue au fil de l’actualité. Jacky, ex-gilet jaune que l’on retrouve sur scène, prend-il la peine de nous parler de la réforme des retraites ?

Évidemment ! Même Michel Variant aborde le 49.3, c’est dire jusqu’où j’ai poussé le curseur. J’aime bien mélanger les genres et je trouvais ça drôle qu’après la gestion de la crise, Michel Variant nous dise ce qu’il pense de la réforme lui aussi !

L’un de vos personnage­s vous permet d’explorer la question du handicap.

Dans mon tout premier spectacle déjà, je faisais des allusions à ce sujet. Et je rencontrai­s des personnes en situation de handicap qui me disaient que c’était drôle, qui adoraient rigoler avec ça. Alors créer un personnage en fauteuil roulant m’a semblé une bonne idée pour parler de cette cause. Toutes proportion­s gardées, bien sûr, car cela reste un sketch même si ça me permet de distiller deux ou trois messages !

On découvre surtout que Jean-Marc est papa. S’est-il assagi ?

(Rires) Non ! Il s’est forcément un peu calmé mais j’ai l’impression que son fils n’est pas plus sage que lui. Cela donne une forme de battle sur scène assez intéressan­te à regarder car Jean-Marc, qui a l’habitude de clasher tout le monde, est mis en difficulté par son propre fils.

Dix ans de vie commune avec JeanMarc. Comment arrivez-vous à renouveler le genre ?

Je crois qu’on grandit en même temps. Il n’y a pas longtemps, je me suis replongé dans mon premier spectacle, j’avais besoin de revoir ce que j’avais déjà fait, pour pouvoir écrire la suite. Et j’ai l’impression qu’on grandit avec les personnage­s, on mûrit, on vieillit et on trouve toujours des choses à raconter. L’avantage chez nous, c’est que je ne fais pas de stand-up, alors je peux nous inventer une vie qui n’existe pas, et c’est infini. Comme un roman que l’on écrit avec Jean-Marc : on a nos enfants, il avait sa femme dans le précédent spectacle, on avance en

même temps.

Que pourrait-il vous reprocher ?

Pas grand-chose, franchemen­t… Je suis assez cool avec lui. (rires) Il aurait pu me reprocher de m’être assagi, de ne pas avoir de c .... au moment du deuxième spectacle, mais j’ai redressé la barre avec ce spectacle-ci et je crois que les gens qui nous aiment et aiment notre style s’y retrouvent car je ne me suis posé aucun interdit.

La scène c’est votre exutoire ?

Complèteme­nt. Et c’est vrai que sur le deuxième spectacle, j’ai eu peur. Déjà parce que c’était compliqué à écrire. On m’avait aussi beaucoup dit que c’était très osé, borderline… Mais, avec le recul je n’aurais pas dû le faire. Je suis revenu en arrière et j’ai retrouvé ma liberté de ton.

Parallèlem­ent, vous avez donné vie à un jeu de cartes…

C’est un éditeur qui est venu à nous. À la base, c’était pour commercial­iser ce que l’on fait déjà. Et puis, en discutant, ils m’ont proposé de faire un jeu de société. C’est un jeu qui nous ressemble, à base de répliques de Jean-Marc. Un jeu de cartes mais à embrouille­s… Comme les répliques sont dites à haute voix, cela part très vite en cacahuètes. C’est ce que j’aime aussi avec les jeux de société entre potes : au bout d’un moment, tout le monde s’engueule parce qu’il y a toujours des mauvais joueurs… Et là, en fait, c’est vraiment le but du jeu.

Il vous dirait quoi Jean-Marc au bout de dix ans de vie commune ?

Il me dirait : “Repose-toi” parce qu’il se passe plein de choses. Mais en même temps, c’est ce métier qui veut ça. On ne peut pas partir du bureau à 18 heures et penser à autre chose. C’est peut-être ce qui fait notre force aussi : se coucher avec le travail en tête, se réveiller dans les mêmes conditions… ne pas dormir parfois. Jean-Marc me dirait de me reposer et de prendre le temps.

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