« Peu importe les mesures, ils chercheront à passer tout de même »

L’ouvrage de l’association Roya Citoyenne, en matière d’accès au droit et de l’aide à la demande d’asile n’est plus à prouver. Sur l’augmentation des effectifs à la frontière, l’association fait part de ses doutes sur le sujet.

« Mon sentiment, c’est que quelles que soient les décisions prises, les migrants passeront quand même, estime Gibi Bonnet de l’association. Si on augmente les effectifs, on rend les conditions de passage plus difficiles, mais on crée plus de danger surtout. Peu importe les mesures, ils chercheront à passer tout de même. »

L’association rappelle également que la multiplication des forces de l’ordre à la frontière ne changera en rien car « ce n’est pas aux forces de l’ordre de juger de l’âge d’un jeune se déclarant mineur. C’est l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), service du Département

06, qui évalue l’isolement et la minorité des jeunes se déclarant mineurs. Refouler un jeune à la frontière sans évaluation sociale préalable est illégal et c’est une négation de la présomption de minorité. »

« Dans tous les discours, il manque l’humain »

« Quelque part, reprend Gibi Bonnet, durcir l’accès risque de favoriser le travail des passeurs. C’est pourquoi il est urgent que l’État fasse ce que nous faisons, à savoir faire ce qu’il faut pour que ces gens puissent demander l’asile. Prendre en compte les considérations sans être refoulé. Dans tout ce qu’on entend, on parle de flux, de chiffres, de rapports, de calculs… Dans tous les discours, il manque l’humain. Il faut remettre l’humain au centre des choses. C’est le plus important. »