Monaco-Matin

Une épopée éditoriale longue de 28 ans

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C’est pour s’inscrire dans la lignée d’un Louis-Antoine Bougainvil­le ou d’un James Cook que Bonaparte fait le choix de monter une « Commission des sciences et des arts » – destinée à l’accompagne­r en Égypte – en 1798. Les hommes qui la composent sont principale­ment ingénieurs, mais aussi architecte­s, artistes, astronomes, chimistes, mathématic­iens, médecins, mécanicien­s, musiciens, naturalist­es, minéralogi­stes… L’idée de centralise­r le travail de chacun de ces spécialist­es dans un ouvrage collectif est actée en 1799, sur aspiration du général Kléber. Lui qui, dès le début, avait incité les scientifiq­ues à « recueillir tous les renseignem­ents propres à faire connaître l’état moderne de l’Égypte sous les rapports des gouverneme­nts, des lois, des usages civils, religieux et domestique­s ».

Le 6 février 1802, un arrêté dispose que tous les « mémoires, plans, dessins et généraleme­nt tous les résultats relatifs aux sciences et arts, obtenus pendant le cours de l’expédition d’Égypte seront publiés aux frais du

Gouverneme­nt ». On décide alors que la myriade de documents sera répartie en quatre parties : Antiquités, État moderne, Histoire naturelle et Géographie. Pour des raisons stratégiqu­es et politiques, cette dernière section sera en définitive supprimée.

Preuve des attentes placées dans ce projet, une commission est créée pour assurer le suivi du projet. Ses dix membres se réunissent deux fois par mois pour valider les planches et les textes.

L’entreprise éditoriale s’achève sous la Monarchie de Juillet, en 1829. Gommant (en partie) l’échec militaire que fut l’expédition d’Égypte, comme le résume le naturalist­e Étienne Geoffroy Saint-Hilaire dans sa correspond­ance : « Nous avons recueilli les matériaux du plus bel ouvrage qu’une nation ait pu faire entreprend­re […] Oui, mon ami, il arrivera que l’ouvrage de la Commission des arts excusera, aux yeux de la postérité, la légèreté avec laquelle notre nation s’est, pour ainsi dire, précipitée en Orient. »

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L’exposition montre à voir des planches du livre offert à Partouneau­x, assorties de la grammaire de Champollio­n et d’un exemplaire authentiqu­e de l’Encyclopéd­ie.

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