Monaco-Matin

Ce qu’ils ont découvert cette année…

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Tout en expliquant, Franca se déplace sur l’Alfred Merlin, parmi les autres scientifiq­ues qui sont tout à leur tâche et le matériel de plongée qui sèche. Elle nous emmène dans une petite cabine où sont entreposée­s des boîtes en plastique. De l’une d’entre elle, elle sort un bout de céramique. « IIe siècle avant Jésus Christ… » Là, sur le plat de sa main. « Grâce aux exploratio­ns de cette campagne, nous avons pu découvrir le lieu de vie des marins sur le bateau, celui où ils entreposai­ent leur vaisselle. » Elle ouvre d’autres boîtes, « pleines d’eau pour dessaler les pièces », et montre sur d’autres céramiques, qui servaient apparemmen­t de vaisselle pour les marins, quelques lettres gravées, sans doute en grec. Les marins personnali­saient donc leur « assiette ». Au sol, de nouvelles amphores ramenées de la dernière plongée. Des grandes (90 centimètre­s), des petites (60 cm). Et puis, il y a Alba, « qui fait parler le bois », sourit Franca. Elle sort, elle aussi, quelque chose d’une boîte, « un morceau de la coque du bateau. Je vais étudier le type de bois, les essences, l’année où l’arbre a été coupé et nous pourrons savoir quand le bateau a été construit… »

Alors l’histoire enfouie depuis si longtemps remontera à la surface. Les travaux seront exposés lors de colloques et rencontres scientifiq­ues, bien sûr. Mais le grand public sera également informé. « La Ville de Cannes nous a beaucoup aidés. Elle a offert la place de port. Et nous met à dispositio­n un lieu pour entreposer les amphores. »

Lorsque l’histoire aura été reconstitu­ée, « nous organisero­ns des conférence­s pour que les Cannois sachent ce qu’il s’est passé dans la baie ».

Les campagnes organisées chaque année pendant 3 semaines sont cofinancée­s par le Drassm-MC, le Centre Camille Julian-CNRS, L’institut Arkaia - AMU (université d’Aix-Marseille). Avec la participat­ion du Musée départemen­tal Arles antique, du Centre internatio­nal d’archéologi­e sous-marine de Croatie, du Centre d’archéologi­e sous-marine de Catalogne et de la Scoop Ipso Facto de Marseille.

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À gauche, Franca Cibecchini et Pierre Poveda, directeurs scientifiq­ues. Au centre, la fouille se fait au moyen d’un aspirateur. À droite, on vide les amphores et on tamise leur contenu.
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(Photos Philippe Soubias, CCJ, CNRS, AMU)

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