Rostagni à l’épreuve du révélateur de talent
C’est un passage obligé, ou presque, pour qui aspire à rejoindre un jour les étoiles de la piste en Grand Prix.
En Espagne et au Portugal, sur les terres des Marquez, Rins, Mir, Viñales, Espargaro, Oliveira et compagnie, l’European Talent Cup (ETC) met aux prises les meilleurs jeunes loups de la planète vitesse. Le week-end dernier, du côté d’Estoril, ils étaient encore près d’une soixantaine ayant répondu à l’appel de la manche d’ouverture lusitanienne. Tous venus des quatre coins du Vieux Continent et de beaucoup plus loin : Arabie saoudite, Afrique du Sud, ÉtatsUnis, Malaisie, Australie... Tous là afin de se frotter à ce révélateur impitoyable.
Un tremplin sur lequel sont engagés huit espoirs tricolores, dont Matthias Rostagni. À 15 ans, le
Mentonnais n’a plus rien à prouver dans l’Hexagone. Après la couronne de champion de France MiniGP coiffée en 2021, celui-ci s’est offert le titre OGP Pré-Moto3 en empilant six victoires. « La dernière garde une place à part dans ma mémoire », raconte l’ambassadeur du MC Sospel Motos Sports. « En septembre, au Castellet, devant la famille, les amis, ce fut l’occasion de remercier ceux qui me soutiennent, m’encouragent. Ça m’a fait énormément plaisir de voir autant de visages joyeux présents pour fêter cette réussite ensemble ». Pas question de s’assoupir sur ses lauriers. Rostagni a tout de suite lâché le guidon de sa Beon pour enfourcher une Honda 250 NSF, la monture des concurrents de l’ETC. « Fin 2022, avec l’appui de la Fédération (FFM, ndlr), j’ai pu participer aux deux ultimes manches qui se déroulaient sur les circuits d’Aragon et de Valencia. L’occasion de prendre en main la NSF. Une machine dotée d’un moteur très différent, plus progressif. L’occasion, aussi, d’évoluer au sein d’une véritable équipe de course... et de mesurer la hauteur de la marche. En ETC, le niveau est vraiment très élevé. Incomparable par rapport au championnat de France ! »
« D’abord réussir à me qualifier en finale »
L’apprentissage s’est poursuivi cet hiver. Intégré au collectif OGP (Objectif Grand Prix) de la Filière Vitesse, l’Azuréen a enchaîné les roulages sous la direction du pilote Alexis Masbou (2 victoires en Mondial Moto 3), entraîneur national. « Le premier, sur la piste de karting de Manosque, fut supervisé
par Johann Zarco. Ensuite, on a accompli un stage de glisse au Rocco’s Ranch de Barcelone avant de conclure la préparation au Pôle Mécanique d’Alès ».
De quoi redémarrer plus fort, avec l’envie de progresser pas à pas. « Au sein du team français MB38 by Mecasport, il s’agit d’une saison pour apprendre. Donc je veux d’abord réussir à me qualifier en finale
(30 places). Et puis me rapprocher du top 15, marquer quelques points, peut-être. ».
Dimanche, à Estoril, Rostagni le rookie a failli atteindre d’entrée le premier objectif en se bagarrant aux avant-postes de la course de repêchage. Partie remise la semaine prochaine dans l’arène de Valencia...