Yannick Alléno : son combat pour accompagner les victimes de la route Cap-d’Ail vote un recours contre le projet de trémie sur la Moyenne Corniche
Il y a un an, Antoine Alléno trouvait la mort à 24 ans, percuté par un chauffard en plein Paris. La douleur de ce drame, Yannick Alléno, le père du jeune homme et chef étoilé du Pavyllon MonteCarlo à l’hôtel Hermitage, la porte depuis ce funeste 8 mai 2022. Et en a fait un combat dans la société française pour accompagner les familles confrontées à la même situation que celle que la famille Alléno a traversée. « On ne mesure pas les dégâts dans une famille », a expliqué hier le chef, au micro de RTL, lancé dans un marathon médiatique pour faire connaître les intentions de l’association Antoine Alléno, créée au lendemain des obsèques du jeune homme et aujourd’hui opérationnelle.
La structure se positionne pour être une réponse et offrir un accompagnement aux proches de victimes d’accidents de la route. Dans Le Parisien du 8 mai, Yannick Alléno, détaillait : « Ces jeunes de moins de 25 ans victimes d’un chauffard, c’est cinq Bataclan par an. Plus de 750 morts chaque année. L’assistance apportée aux familles des victimes des attentats, l’accompagnement psychologique, l’indemnisation, la prise en charge des frais de justice doivent être mis en place pour tous les proches de ces jeunes décimés par la faute d’un meurtrier de la route. Pour une catégorie de Français, on a fait ce qu’il fallait et pour les autres, il n’y a rien, peu de soutien matériel, aucune humanité. Je suis pour un principe d’égalité. Il faut qu’une chaîne de solidarité soit créée ».
Plus encore, le chef entend aussi que la législation française évolue sur la qualification de ces détails, et que sur un plan pénal, les automobilistes qui commettent des accidents sous l’empire d’un état alcoolique ou après avoir consommé des stupéfiants ne soient plus qualifiés d’auteurs d’homicide involontaire. « Quand on est victime, c’est insupportable de s’entendre dire que son enfant est mort de façon involontaire », a expliqué Yannick Alléno sur RTL, qui revendique - – avec le support d’un professeur de droit pénal – l’éventualité de créer une catégorie d’homicide routier dans la législation française. En décembre dernier, l’homme qui avait consommé alcool et stupéfiants et qui conduisait le 8 mai 2022 la voiture qui a fauché Antoine Alléno à un feu rouge a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. La date du procès n’est pas encore fixée.
C’est un projet qui n’a pas fini de faire parler de lui. Celui de construire une trémie à la sortie Ouest de la Principauté et donc du tunnel Rainier-III, dans le sens montant en direction de Nice. Dernier rebondissement dans cette affaire qui dure depuis de longues années et les premières études en 2013, le dépôt d’un recours par la commune de Cap-d’Ail contre les délibérations 4.3 et 4.4 du conseil métropolitain datant du 6 octobre 2022.
Désaccord avec la Métropole
Pour rappel, ces dernières approuvaient les conventions d’offres de concours de la société Immobilière domaniale, basée à Monaco, pour « l’élargissement du giratoire l’hôpital/jardin exotique ainsi que la création d’une trémie sur la RM6007 », autrement dit la Moyenne Corniche. Et ce, malgré les contestations appuyées du maire de Cap-d’Ail, Xavier Beck, qui avait demandé le report de ces délibérations en raison du désaccord entre sa commune et la Métropole. Hier soir, le maire LR en poste depuis 27 ans a donc fait voter (Sacha Guglielmi, membre de l’opposition, s’est abstenu), un recours contre ces deux délibérations en question. « On a une charte de la Métropole qui traite de la gestion des désaccords et qui prévoit expressément, lorsqu’une commune n’est pas d’accord avec un projet, qu’il y ait une discussion approfondie voire une saisie du conseil municipal qui doit émettre un avis, a-t-il déclaré au terme du conseil municipal. Or, toute cette procédure n’a pas été suivie par la Métropole qui a évoqué des raisons internationales. » L’édile a fait savoir qu’il a partagé « une liste de suggestions au ministre d’État et qu’il en a pris note. Maintenant j’attends de voir s’il en ressort quelque chose ».
Le budget prévisionnel du projet s’élève à plus de 30 millions d’euros et doit être financé à hauteur de 80 % par la Principauté.