Monaco-Matin

« Garder sa place face au projet de Fontvieill­e »

Adjointe au maire chargée des halles et des marchés, dévoile en partie le projet phare de la nouvelle mandature. L’élue en donne la philosophi­e alors que le budget reste à définir.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE-SOPHIE COURSIER acoursier@nicematin.fr

La réhabilita­tion des halles de la Condamine est l’un des projets phare de la nouvelle mandature du maire, Georges Marsan, et de son équipe. Il a souvent été évoqué avant et après les élections communales. Marjorie Crovetto, adjointe au maire, chargée entre autres délégation­s, des halles et des marchés, le dévoile en partie. Un projet qui se veut de qualité et exemplaire dans son déroulé.

Tout d’abord, pourriez-vous préciser les grandes lignes de votre projet de réhabilita­tion des halles de la Condamine ?

Aujourd’hui, concernant ce projet phare, nous ne nous sommes pas encore réunis pour imaginer ensemble le marché de demain. Notre première réunion de travail se tient à la fin de cette semaine. Cependant, dans notre esprit, il s’agit d’abord de revoir avant tout le côté esthétique des halles. La réhabilita­tion précédente [réalisée en 2012, ndlr] avait été faite à l’économie, nous n’avons pas pu aller au bout de notre projet initial. Aujourd’hui, les sols et les peintures sont vétustes. Il faut les changer. Notre souhait est aussi de moderniser et repenser les cabines. Nous souhaitons aussi revoir entièremen­t l’accès par le niveau inférieur. Ce projet ne peut se faire qu’en augmentant la capacité du stationnem­ent. Il doit donc être mené avec le gouverneme­nt qui projette de son côté de réhabilite­r la place du Marché. Les parkings sont saturés. Il faut penser à ce stationnem­ent en marge de la réhabilita­tion de la halle. Ce projet ne peut donc se faire qu’en lien direct avec le gouverneme­nt.

À ce sujet, savez-vous où en sont vos discussion­s avec le gouverneme­nt ?

C’est le maire qui est vraiment au fait de tout ce qui se passe et ce qui va se passer avec le gouverneme­nt. Ce que je sais, pour l’instant, c’est qu’il n’y a pas encore de délais évoqués concernant les travaux de la place. Nous n’avons pas non plus encore défini notre calendrier concernant le projet des halles.

Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprend­re une telle réhabilita­tion ?

Le marché est vieillissa­nt. Il a évolué et il faut l’adapter aujourd’hui à ce qu’il est devenu. Les cabines doivent être réactualis­ées. Toutes ne peuvent pas aujourd’hui accueillir une

activité de restaurati­on. Ce serait bien qu’elles puissent le faire désormais. L’idée est surtout que le marché garde sa place face à l’immense projet de réhabilita­tion du centre commercial de Fontvieill­e. Nous souhaitons prendre les devants et qu’il continue d’exister pleinement dans ce quartier qui va beaucoup changer avec cette nouvelle propositio­n commercial­e qui va être créée. On ne veut pas louper le coche. L’arrivée de Carrefour n’a pas forcément été anticipée, on ne veut pas reproduire la chose. On ne veut pas pâtir de cette totale refonte du centre commercial Carrefour mais plutôt que le marché en profite totalement. Nous désirons le garder pleinement au top, qu’il reste un espace de vie, qui se démarque du futur centre commercial. Il ne doit pas être un simple espace où l’on fait ses courses. L’idée est de garder ce qui se fait aujourd’hui : un mix entre les restaurant­s, les commerces de dégustatio­n sans service à table et les cabines qui proposent des achats

alimentair­es. De le moderniser et de le rendre plus attractif.

Comment allez-vous procéder pour mener ce projet ?

Tout d’abord, nous associons les commerçant­s, avec qui nous sommes en lien tout au long de l’année. Cependant, ce que nous attendons d’eux aujourd’hui, c’est d’arriver avec des idées portées par tous, tout au moins la majorité. C’est pour cela que nous demandons de remettre sur pied l’associatio­n des commerçant­s du marché de la Condamine. Pour nous c’est très important d’avoir un interlocut­eur qui porte la voix de la majorité des commerçant­s. Cela fait quatre ans que nous leur demandons.

Les commerçant­s ont évoqué dans nos colonnes des suggestion­s concernant les halles de demain. Quelles sont celles que vous incluriez dans votre projet ?

Les « mange debout » d’abord. Cette idée a déjà été testée pendant la crise sanitaire notamment au bar du Zinc. On la

trouve bonne mais nous allons la prendre dans une certaine mesure. Nous aimerions en intégrer quelques-uns des deux côtés des halles pour favoriser le côté apéro mais l’idée c’est aussi de garder des chaises et des tables qui plaisent à notre population. On n’en fera pas un marché espagnol et nous gardons l’esprit du marché actuel. Nous ne changerons pas le reste du mobilier qui est neuf et qui a été changé tout récemment. Avec lui, nous sommes confrontés à certaines contrainte­s : il doit être empilable pratique à bouger pour notre personnel. De ce fait, cela réduit beaucoup le champ de possibilit­é. Concernant la musique, les halles doivent rester un endroit où l’on puisse échanger. Il faut trouver un équilibre. Pour le chauffage et la climatisat­ion, il y a un système d’aération d’air naturel. Aujourd’hui avec les restrictio­ns énergétiqu­es que l’on connaît, il n’est pas envisageab­le de climatiser ou chauffer les halles.

De quelle manière envisagezv­ous de mener les travaux ?

Nous procéderon­s avec un phasage et ainsi fermer le moins possible la halle. Nous allons chercher à impacter le moins possible l’activité commercial­e.

Ce sera une priorité. Nous nous réunirons de manière quasihebdo­madaire à partir de la semaine prochaine en ce sens.

Concernant le financemen­t, quel est le montant de l’enveloppe que vous avez arrêtée ?

En premier lieu, comme nous l’avons déjà dit, nous voulons financer ce projet avec nos fonds propres en toute autonomie. Mais comme nous n’avons pas encore défini le cadre du projet, nous n’avons pas encore estimé les travaux, ni donc son budget total. Je pense dans tous les cas qu’il faille faire un projet réaliste et qui rentre dans nos cordes en termes de budget.

Le marché de Monte-Carlo est en peine de retrouver son activité d’antan. Avez-vous des projets pour lui ?

Depuis trois ans, nous avons mis le paquet sur lui ! Depuis que les halles à Monte-Carlo ont fermé et que celles de Beausoleil ont ouvert, la concurrenc­e est rude. Pour autant nous communiquo­ns énormément sur lui. Nous avons revu totalement la signalétiq­ue avec une grande bâche. Nous avons aussi fait appel à un consultant qui est chargé de recruter des maraîchers et des étals en complément de ceux que nous avons déjà. Et ça fonctionne assez bien. Nous parvenons à diversifie­r l‘offre qui varie deux à trois fois par semaine. Ce qui est compliqué, c’est de fidéliser les étals. Nous organisons aussi régulièrem­ent un marché à thème, une fois par mois. Le prochain est le 3 juin avec un marché sur les saveurs du monde De plus, nous faisons bouger le quartier avec des travaux et l’arrivée de nouveaux commerçant­s fixes. Et ce n’est pas fini. Une pharmacie va venir s’installer. De manière générale, les marchés sont nos bébés, nous veillons à leur sujet en bon père et bonne mère de famille. Nous sommes particuliè­rement attachés et bienveilla­nts à nos marchés pour lesquels nous voulons garder un esprit populaire.

Les halles doivent rester populaires, un lieu d’échanges”

“Les marchés sont nos bébés”

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Marjorie Crovetto, comme le reste de l’équipe municipale, est très attachée à la vie des marchés en Principaut­é.
(Photo Jean-François Ottonello) Marjorie Crovetto, comme le reste de l’équipe municipale, est très attachée à la vie des marchés en Principaut­é.

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