« Garder sa place face au projet de Fontvieille »
Adjointe au maire chargée des halles et des marchés, dévoile en partie le projet phare de la nouvelle mandature. L’élue en donne la philosophie alors que le budget reste à définir.
La réhabilitation des halles de la Condamine est l’un des projets phare de la nouvelle mandature du maire, Georges Marsan, et de son équipe. Il a souvent été évoqué avant et après les élections communales. Marjorie Crovetto, adjointe au maire, chargée entre autres délégations, des halles et des marchés, le dévoile en partie. Un projet qui se veut de qualité et exemplaire dans son déroulé.
Tout d’abord, pourriez-vous préciser les grandes lignes de votre projet de réhabilitation des halles de la Condamine ?
Aujourd’hui, concernant ce projet phare, nous ne nous sommes pas encore réunis pour imaginer ensemble le marché de demain. Notre première réunion de travail se tient à la fin de cette semaine. Cependant, dans notre esprit, il s’agit d’abord de revoir avant tout le côté esthétique des halles. La réhabilitation précédente [réalisée en 2012, ndlr] avait été faite à l’économie, nous n’avons pas pu aller au bout de notre projet initial. Aujourd’hui, les sols et les peintures sont vétustes. Il faut les changer. Notre souhait est aussi de moderniser et repenser les cabines. Nous souhaitons aussi revoir entièrement l’accès par le niveau inférieur. Ce projet ne peut se faire qu’en augmentant la capacité du stationnement. Il doit donc être mené avec le gouvernement qui projette de son côté de réhabiliter la place du Marché. Les parkings sont saturés. Il faut penser à ce stationnement en marge de la réhabilitation de la halle. Ce projet ne peut donc se faire qu’en lien direct avec le gouvernement.
À ce sujet, savez-vous où en sont vos discussions avec le gouvernement ?
C’est le maire qui est vraiment au fait de tout ce qui se passe et ce qui va se passer avec le gouvernement. Ce que je sais, pour l’instant, c’est qu’il n’y a pas encore de délais évoqués concernant les travaux de la place. Nous n’avons pas non plus encore défini notre calendrier concernant le projet des halles.
Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre une telle réhabilitation ?
Le marché est vieillissant. Il a évolué et il faut l’adapter aujourd’hui à ce qu’il est devenu. Les cabines doivent être réactualisées. Toutes ne peuvent pas aujourd’hui accueillir une
activité de restauration. Ce serait bien qu’elles puissent le faire désormais. L’idée est surtout que le marché garde sa place face à l’immense projet de réhabilitation du centre commercial de Fontvieille. Nous souhaitons prendre les devants et qu’il continue d’exister pleinement dans ce quartier qui va beaucoup changer avec cette nouvelle proposition commerciale qui va être créée. On ne veut pas louper le coche. L’arrivée de Carrefour n’a pas forcément été anticipée, on ne veut pas reproduire la chose. On ne veut pas pâtir de cette totale refonte du centre commercial Carrefour mais plutôt que le marché en profite totalement. Nous désirons le garder pleinement au top, qu’il reste un espace de vie, qui se démarque du futur centre commercial. Il ne doit pas être un simple espace où l’on fait ses courses. L’idée est de garder ce qui se fait aujourd’hui : un mix entre les restaurants, les commerces de dégustation sans service à table et les cabines qui proposent des achats
alimentaires. De le moderniser et de le rendre plus attractif.
Comment allez-vous procéder pour mener ce projet ?
Tout d’abord, nous associons les commerçants, avec qui nous sommes en lien tout au long de l’année. Cependant, ce que nous attendons d’eux aujourd’hui, c’est d’arriver avec des idées portées par tous, tout au moins la majorité. C’est pour cela que nous demandons de remettre sur pied l’association des commerçants du marché de la Condamine. Pour nous c’est très important d’avoir un interlocuteur qui porte la voix de la majorité des commerçants. Cela fait quatre ans que nous leur demandons.
Les commerçants ont évoqué dans nos colonnes des suggestions concernant les halles de demain. Quelles sont celles que vous incluriez dans votre projet ?
Les « mange debout » d’abord. Cette idée a déjà été testée pendant la crise sanitaire notamment au bar du Zinc. On la
trouve bonne mais nous allons la prendre dans une certaine mesure. Nous aimerions en intégrer quelques-uns des deux côtés des halles pour favoriser le côté apéro mais l’idée c’est aussi de garder des chaises et des tables qui plaisent à notre population. On n’en fera pas un marché espagnol et nous gardons l’esprit du marché actuel. Nous ne changerons pas le reste du mobilier qui est neuf et qui a été changé tout récemment. Avec lui, nous sommes confrontés à certaines contraintes : il doit être empilable pratique à bouger pour notre personnel. De ce fait, cela réduit beaucoup le champ de possibilité. Concernant la musique, les halles doivent rester un endroit où l’on puisse échanger. Il faut trouver un équilibre. Pour le chauffage et la climatisation, il y a un système d’aération d’air naturel. Aujourd’hui avec les restrictions énergétiques que l’on connaît, il n’est pas envisageable de climatiser ou chauffer les halles.
De quelle manière envisagezvous de mener les travaux ?
Nous procéderons avec un phasage et ainsi fermer le moins possible la halle. Nous allons chercher à impacter le moins possible l’activité commerciale.
Ce sera une priorité. Nous nous réunirons de manière quasihebdomadaire à partir de la semaine prochaine en ce sens.
Concernant le financement, quel est le montant de l’enveloppe que vous avez arrêtée ?
En premier lieu, comme nous l’avons déjà dit, nous voulons financer ce projet avec nos fonds propres en toute autonomie. Mais comme nous n’avons pas encore défini le cadre du projet, nous n’avons pas encore estimé les travaux, ni donc son budget total. Je pense dans tous les cas qu’il faille faire un projet réaliste et qui rentre dans nos cordes en termes de budget.
Le marché de Monte-Carlo est en peine de retrouver son activité d’antan. Avez-vous des projets pour lui ?
Depuis trois ans, nous avons mis le paquet sur lui ! Depuis que les halles à Monte-Carlo ont fermé et que celles de Beausoleil ont ouvert, la concurrence est rude. Pour autant nous communiquons énormément sur lui. Nous avons revu totalement la signalétique avec une grande bâche. Nous avons aussi fait appel à un consultant qui est chargé de recruter des maraîchers et des étals en complément de ceux que nous avons déjà. Et ça fonctionne assez bien. Nous parvenons à diversifier l‘offre qui varie deux à trois fois par semaine. Ce qui est compliqué, c’est de fidéliser les étals. Nous organisons aussi régulièrement un marché à thème, une fois par mois. Le prochain est le 3 juin avec un marché sur les saveurs du monde De plus, nous faisons bouger le quartier avec des travaux et l’arrivée de nouveaux commerçants fixes. Et ce n’est pas fini. Une pharmacie va venir s’installer. De manière générale, les marchés sont nos bébés, nous veillons à leur sujet en bon père et bonne mère de famille. Nous sommes particulièrement attachés et bienveillants à nos marchés pour lesquels nous voulons garder un esprit populaire.
Les halles doivent rester populaires, un lieu d’échanges”
“Les marchés sont nos bébés”