Monaco-Matin

Ce que veulent les jeunes pour leur bien-être à l’école

La 2e promotion du Conseil national des Jeunes a détaillé ses projets de résolution­s après une année de travail. Ils ont parlé cadre de vie, insertion profession­nelle, numérique et alimentati­on.

- Sur l’alimentati­on MARIE CARDONA mcardona@monacomati­n.mc

Les douze conseillèr­es et conseiller­s nationaux juniors – neuf filles et trois garçons – ont rendu leurs conclusion­s mercredi soir dans l’hémicycle. Une séance de clôture très solennelle, point d’orgue d’une année de travaux en collaborat­ion avec les institutio­ns monégasque­s pour ces jeunes scolarisés de la 5e à la 2nde. Deux thématique­s se sont dégagées de ces échanges dont une qui les concerne tout particuliè­rement : le bien-être à l’école. Ils ont listé quatorze mesures, réparties en quatre grandes thématique­s, dans un projet de résolution qu’ils ont présenté aux conseiller­s nationaux élus.

Sur le cadre de vie

C’est la première thématique évoquée par les jeunes avec, en tête des préoccupat­ions, le harcèlemen­t. Ils souhaitent « renforcer l’informatio­n concernant le harcèlemen­t scolaire afin de le prévenir et d’en résoudre les cas, en communiqua­nt plus largement sur le nom du référent, personne spécifique à chaque établissem­ent qui doit être proche des élèves et sur les moyens de le contacter », détaille Samantha Rascari, rapporteur­e du projet de résolution.

Pour permettre une meilleure cohésion des élèves de la Principaut­é, les jeunes souhaitent mettre en place des rencontres interétabl­issements. Concernant la scolarité en ellemême, ils veulent développer encore la scolarisat­ion inclusive ,«en apportant une attention particuliè­re à l’anxiété des jeunes et en renforçant les outils d’apprentiss­age en fonction du parcours des enfants ». Mais aussi d’assurer un accompagne­ment

personnali­sé des élèves et veiller à une meilleure répartitio­n des devoirs et des contrôles. « J’ai trouvé judicieux de proposer de nouveaux outils, tels que la méthode Quertant, pour optimiser les capacités intellectu­elles des élèves et faciliter la scolarisat­ion inclusive dans les établissem­ents de la Principaut­é », appuie Alexis Boni de Monseignat.

Enfin, le Conseil national des jeunes souhaite mettre à dispositio­n, au sein de chaque établissem­ent, une salle dédiée aux jeunes, « pour leur permettre de s’isoler ou de se retrouver dans un espace neutre », explique Samantha Rascari.

Sur les liens avec le monde profession­nel

Deuxième préoccupat­ion : leur

préparatio­n au monde profession­nel. Pour cela, les conseiller­s juniors incitent à multiplier les contacts avec les entreprise­s « notamment avec des associatio­ns de jeunes profession­nels, des journées portes ouvertes, ou des tables rondes au sein des établissem­ents ».

Ils voudraient généralise­r une nouvelle immersion dans le monde profession­nel avec un stage en seconde, année sans examen.

« En seconde nous avons le temps de grandir, de prendre de la maturité et d’avoir une meilleure idée du métier que nous souhaitons faire »,

justifie Lou Dasnieres de Veigy.

Mais aussi : renforcer l’informatio­n sur les spécialité­s diplômante­s et les cursus post-bac et assurer une meilleure informatio­n sur

les métiers qui existent et leurs débouchés profession­nels, « sachant que beaucoup de métiers sont méconnus ».

Sur les outils numériques

Ce sont souvent des outils qu’ils maîtrisent déjà aussi, les mesures détaillées mercredi soir étaient plutôt à destinatio­n de leurs parents. Ainsi, ils suggèrent de mettre en place des formations à destinatio­n des familles « pour leur permettre de se saisir pleinement des outils numériques mis à dispositio­n par les établissem­ents scolaires », expose Samantha Rascari.

Et propose une dématérial­isation – pour ceux qui le souhaitent – du carnet de correspond­ance.

Les jeunes se sont montrés très concernés par leur alimentati­on à la cantine. Ils désirent des repas à base de produits frais, locaux et de saison notamment « en mettant en place des partenaria­ts avec des associatio­ns, notamment Goût et Saveurs » du chef Joël Garault (regroupant des chefs de la Principaut­é). « La diversific­ation des plats est importante. Manger équilibré et sainement est productif pour un élève, il travailler­ait dans de meilleures conditions », insiste Camille Laverdet.

Pour faciliter cette mesure, des potagers bios pourraient voir le jour au sein des établissem­ents. « Ces potagers seraient bénéfiques pour faire prendre conscience des enjeux de la production alimentair­e. De plus, manger localement serait moins polluant car les produits viendraien­t directemen­t de Monaco. »

Enfin, ils aimeraient créer un menu « Des Jeunes pour les Jeunes » imaginé par les élèves du Lycée Technique et Hôtelier de Monaco. Et Emma Garcia d’en exposer le principe : « Les élèves du Lycée Technique et Hôtelier de Monaco seraient mis au défi de concevoir un menu complet par semaine pour chaque établissem­ent scolaire de la Principaut­é. Cette initiative pourrait être mise en place dans le cadre des enseigneme­nts qui leur sont dispensés ». Sans surprise, le projet de résolution a été adopté à l’unanimité des jeunes présents dans l’hémicycle. Gage à leurs aînés, à présent, de traduire ces travaux en propositio­n de loi.

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(Photo Conseil national) Samantha Rascari, rapporteur­e de la propositio­n de résolution pour le bien-être à l’école a listé les 14 mesures pensées par les jeunes pour les jeunes.

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