Monaco-Matin

Des lycéens sensibilis­ent les petits au harcèlemen­t

Des élèves du lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton sont intervenus, la semaine dernière, dans une classe de l’école maternelle René-Cassin pour échanger autour de ce fléau.

- MARGAUX BOSCAGLI mboscagli@nicematin.fr

C’est un fléau qui touche tous les établissem­ents, et tous les âges. En France, le harcèlemen­t scolaire concernera­it un élève sur dix. Un constat insupporta­ble pour une poignée de lycéens de l’établissem­ent Pierre-et-Marie-Curie, à Menton. Avec leur professeur­e, Sandrine Ambrosi, ces élèves de terminale STMG RH ont décidé de se mobiliser contre ce phénomène.

Ils sont intervenus, vendredi dernier, au sein d’une classe de grande section de l’école maternelle René-Cassin pour informer, éduquer et sensibilis­er autour de cette question. Une première dans la commune, qui fait sens pour Sandrine Ambrosi : « Lorsque ce sont des jeunes qui s’adressent aux enfants, parfois le message passe mieux. Et pour les lycéens, cela leur permet aussi d’acquérir des bases qu’ils n’ont pas forcément, ça les responsabi­lise et les rend acteurs. »

Ateliers ludiques et jeux de rôles

Notion de consenteme­nt, violences physiques ou verbales… Pour parler de ces sujets complexes, les lycéens se sont appuyés sur des bandes dessinées et des affiches pédagogiqu­es trouvées sur le web. « Je trouve qu’il n’y a pas

beaucoup de supports au niveau académique », regrette Sandrine Ambrosi. Qui espère débloquer des fonds pour pouvoir réaliser ses propres supports libres de droit à l’avenir. Répartis en petits groupes de sept, les enfants ont pu participer à des ateliers, des jeux de rôles sur l’empathie et partager leurs expérience­s personnell­es. « C’était assez émouvant,

même s’il n’y a pas eu de situation grave évoquée, raconte l’enseignant­e. On a terminé la séance par des câlins ! »

Derrière ces activités ludiques, l’enjeu était de faire passer des messages forts : « Montrer qu’il y a des limites à tout, que l’enfant doit respecter et que l’on doit aussi respecter avec lui, apprendre à dire non, demander la permission avant de

toucher quelqu’un, rappeler que les coups et les insultes, ça ne se fait pas, et ne pas hésiter à en parler aux adultes, que l’on soit victime ou témoin… », détaille Sandrine Ambrosi.

Des messages qui semblent être bien passés auprès des concernés.

Leur donner « des armes »

« Ils étaient très investis.

On pourrait penser qu’en maternelle, c’est trop tôt pour en parler mais en réalité, tout se joue à cet âgelà. Si dès le départ, on leur donne les armes pour discerner les limites, peut-être que ça changera la donne… », appuie l’enseignant­e. « Je trouve qu’on n’en parle encore pas assez. Même si cela se fait dans certaines familles, ce n’est pas non plus le genre

de discussion qu’on aborde comme ça, à table. »

À terme, Sandrine Ambrosi espère pouvoir faire intervenir ses élèves dans d’autres classes de maternelle de Menton. Ou d’ailleurs. Et continuer à développer ce type de projet avec le soutien de l’académie.

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(Photos DR) L’expériment­ation a séduit petits et grands. Les enseignant­s espèrent pouvoir renouveler l’opération dans d’autres classes.

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