Roure : ils écartent leur maire, victime d’un AVC
Le maire Jean-Claude Linck voulait piloter Roure depuis un Ehpad de Nice. Six mois après avoir été victime d’un AVC, il a fini par démissionner, sous la pression du conseil municipal.
C’est la fin de plusieurs mois de malaise, à Roure, où l’on craignait que les malheurs du maire « paralysent tout le monde ». Jean-Claude Linck, (que nous n’avons pas réussi à joindre) a démissionné de ses fonctions de maire, ce qui a poussé la préfecture à annoncer la tenue d’élections municipales partielles en juin. De l’extérieur, l’annonce a eu son effet de surprise : Jean-Claude Linck avait pris les rênes de cette petite commune de la vallée de la Tinée en 2020, avec pour ambition d’assurer la continuité de son prédécesseur, René Clinchard, pour qui il avait été conseiller municipal.
Il comptait « terminer son mandat »
Fin novembre, alors âgé de 74 ans, Jean-Claude Linck est victime d’un accident vasculaire cérébral. Dans sa lettre de démission adressée au préfet, il dit avoir été hospitalisé à Pasteur, puis transféré au centre de rééducation à la clinique
Mont-Fleuri, à Grasse. « J’ai conservé mes facultés intellectuelles et, après une rééducation efficace, j’ai retrouvé l’usage de la marche », écrit-il.
Avant d’expliquer s’être installé dans un Ehpad de Nice, d’où il comptait bien « continuer à assurer [s] es fonctions de maire à distance » et « terminer [s] on mandat ».
« Un manque d’empathie »
Sauf que son conseil municipal lui a fait comprendre que ce ne serait pas possible. D’abord par le biais de sa première adjointe, qui assurait jusqu’ici l’intérim. Avant que la majorité des élus ne lui demande de renoncer à sa fonction, ce que personne ne pouvait le forcer
à faire. Avec menaces de démissions.
Il a fini par accepter, avec un sentiment de trahison, « poussé vers la sortie avec un manque d’empathie des plus désobligeants ».
« Compliqué de ne pas avoir le maire en présentiel »
Au téléphone, la première
adjointe, Yanne Souchet, se montre désolée. «On a laissé le temps, après l’AVC, pour voir l’évolution de la récupération. Mais j’ai fini par me rendre compte que pour les trois années à venir, ça allait être compliqué de ne pas avoir le maire en présentiel. »
Elle énumère. La chaise vide au conseil métropolitain, puisque personne ne peut remplacer le maire. Les ventes de terrains entre des particuliers et la commune, que seul le maire peut signer.
Le suivi de chantiers, ou tout simplement le lancement de projets. « Il pouvait rester maire, mais il aurait paralysé tout le monde, résume une autre voix à la mairie. Malheureusement, on ne peut pas être victime de son problème. »
« Je peux comprendre sa rancoeur, explique Yanne Souchet. Mais il reste membre du conseil municipal et sera au courant de tout ce qu’il se passe. »