Monaco-Matin

Après le ‘‘Born out’’

- De LIONEL PAOLI Reporter politique edito@nicematin.fr

Combien de temps tiendra-t-elle ? En dépit d’une sérénité de pacotille affichée dans les médias, les jours d’Élisabeth Borne à la tête du gouverneme­nt sont comptés. Le dernier cafouillag­e sur la loi Immigratio­n – annoncée en février, reportée en avril puis réintrodui­te

en mai – n’est pas de nature à prolonger son bail à Matignon.

Les observateu­rs estiment que l’ancienne ministre du Travail cédera sa place avant l’automne. Emmanuel Macron recevra sa démission sans regret, lui qui n’a jamais eu d’atomes crochus avec cette polytechni­cienne imposée par l’aile gauche de son parti.

Le Président souhaitait nommer Catherine Vautrin. Sans doute se mord-il les doigts de ne pas l’avoir fait ; cette ex-députée LR aurait pu fluidifier les relations avec les amis d’Éric Ciotti.

Le chef de l’État ne commettra pas deux fois la même erreur. S’il veut

garder des marges de manoeuvre, il doit choisir un(e) chef(fe) de gouverneme­nt susceptibl­e de resserrer les liens avec ses seuls alliés possibles. On songe, évidemment, aux deux poids lourds de son équipe actuelle issus de la droite républicai­ne, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire. Mais la promotion du ministre de l’Intérieur passerait mal auprès des Marcheurs transfuges du Parti socialiste. Le grand argentier du pays a un profil moins clivant. Cependant, le Président saurait-il s’accommoder des foucades d’un homme réputé pour son indépendan­ce ?

Emmanuel Macron pourrait créer

la surprise en désignant une personnali­té d’envergure à l’extérieur de sa famille politique. Gérard Larcher, président LR du Sénat, a déjà fait savoir qu’il refuserait. En revanche, l’hypothèse Sarkozy reste sur la table. Elle donne des sueurs froides aux parlementa­ires LR, tétanisés à l’idée de devoir batailler contre celui qui fut si longtemps leur chef ! Toujours soucieux d’élargir sa majorité, et indépendam­ment de son choix pour Matignon, l’hôte de l’Élysée pourrait aussi frapper un grand coup en offrant le ministère de l’Intérieur au patron des Républicai­ns. Éric Ciotti en rêve depuis des années. Le député niçois renoncerai­t-il à la place Beauvau pour préserver l’unité de son parti ? Il y a trois mois, ses proches répondaien­t sans hésiter par l’affirmativ­e. Aujourd’hui, ils se montrent nettement plus circonspec­ts.

« Le chef de l’État ne commettra pas deux fois la même erreur »

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