Clement garde la main
Sous pression après les lourdes défaites à Lens et contre Montpellier, Philippe Clement a permis à l’ASM de remettre le contact contre Angers grâce à des choix forts. Peuvent-ils perdurer ?
L’entraîneur de l’AS Monaco Philippe Clement se savait attendu après les deux lourds revers subis par son équipe à Lens (3-0) et surtout contre Montpellier à la maison (0-4). Le Belge devait prouver contre Angers, déjà condamné à la L2, qu’il avait toujours la main sur son groupe, la capacité de réagir et encore assez d’idées pour sortir ses hommes de leur inquiétante torpeur. Comme il l’avait laissé entendre en conférence de presse, le technicien monégasque a donc fait des choix forts. A commencer par celui de se passer en Anjou de son capitaine et meilleur buteur Wissam Ben Yedder, coupable d’avoir manqué une réunion tactique en amont de l’entraînement de samedi.
« Il y a des règles de vie communes et il s’est manqué làdessus », a expliqué Philippe Clement pour justifier une décision prise en concertation avec ses dirigeants. Désormais, la page est tournée, le dossier refermé mais c’est un message clair envoyé à l’ensemble d’un groupe ayant parfois tendance à tomber dans le confort. Fini la clémence.
Les remplaçants relancés
C’était déjà le sens de la réunion ‘’de crise’’ organisée lundi dernier après l’humiliation subie contre Montpellier au Louis-II. Un échange devant marquer un nouveau départ, une sorte de « jour 0 », comme l’a imagé Philippe
Clement, un coach qui garde du crédit dans l’esprit de son président Dmitri Rybolovlev. Pour joindre les actes à la parole, le Belge n’a pas hésité contre Angers à secouer le cocotier en ne titularisant pas Kevin Volland, Eliesse Ben Seghir et Mohamed Camara, trois joueurs majeurs au profit d’autres
plutôt abonnés au banc de touche : Takumi Minamino, Eliot Matazo et Myron Boadu.
Les trois hommes ont répondu présent et gagné en confiance, surtout le dernier qui a marqué un but, son troisième de la saison en L1, et pas mal de points dans l’esprit de son coach. Le
Néerlandais pourrait enchaîner contre Lille en l’absence de Wissam Ben Yedder, suspendu, mais il devra réussir à être bon lors de deux matchs consécutifs, ce qu’il n’a jamais su faire depuis son arrivée sur le Rocher à l’été 2021. Reste à savoir quelles seront les intentions de Philippe Clement pour la
rencontre capitale de dimanche qui assurerait quasiment définitivement la quatrième place à l’ASM en cas de succès (5 points d’avance actuellement sur le LOSC, 5e). Ira-t-il au bout de son pari en reconduisant les hommes ayant gagné chez le 20e de L1 ou estime-t-il avoir suffisamment bousculé ses cadres et les statuts ?
Le retour de la défense à 3
Contre Angers, l’entraîneur belge n’a pas seulement innové dans le choix des hommes mais aussi dans celui du schéma tactique avec le retour à une défense à 3. Un système utilisé à plusieurs reprises par Monaco lors de la première partie de saison puis quasiment abandonné après le départ de Benoit Badiashile à Chelsea. En Anjou, l’ASM a donc remisé le 4-4-2 pour évoluer avec une charnière Disasi Matsima - Henrique tandis que Vanderson et Diatta occupaient les rôles de pistons. Un choix dicté par la nécessité de solidifier une défense ouverte aux quatre vents (13 buts encaissés en 5 matchs avant celui contre Angers). « C’était important de ramener de la confiance à l’équipe, on prenait trop de buts ces dernières semaines », a justifié satisfait Philippe Clement. Le Belge avait dû s’adapter au forfait de Guillermo Maripan, blessé, et cela à plutôt bien marché, même si Alexander Nübel a aussi fait les arrêts qu’il fallait. Le Chilien sera également absent contre le LOSC car il est suspendu. « Mais cela ne veut pas dire qu’on jouera comme ça face à Lille », a assuré l’entraîneur monégasque, bien décidé à créer du flou autour d’une équipe qui était devenue beaucoup trop prévisible.