Nouvelles sources, eaux grises : Quelles sont les alternatives ?
Et si demain, nous arrêtions de remplir nos chasses d’eau d’eau potable ? Avec les vagues de sécheresse que nous connaissons ces dernières années, l’idée commence à faire son chemin en Principauté. Si des installations sont déjà mises en place sur certains bâtiments (comme au Musée Océanographique, qui utilise la technologie de la société monégasque FGWRS), ce n’est pas encore le cas pour les bâtiments abritant des logements. Mais des expérimentations sont menées actuellement.
Le Bel air, opération pilote
« Dans certains logements, comme au Bel Air, il y a des opérations de récupération des eaux grises pour pouvoir les réinjecter dans les chasses d’eau », explique Céline Caron-Dagioni, conseiller de gouvernement - ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme. Les résultats recueillis pourront, dans un futur proche, alimenter le cahier des charges des futures constructions du pays. « Et peut-être à terme, imposer des obligations dans le dur de la réglementation. Ce sont des choses émergentes. » Et sur les constructions existantes ? « C’est plus compliqué. En revanche, la Principauté opère aujourd’hui une mutation de son patrimoine avec un certain renouvellement urbain. Dans le cas de ces réhabilitations, ça peut aussi s’imposer à partir du moment où on garde le bâti et qu’on met tous les réseaux à nu. Cela dépend des opérations. »
La ministre fait par ailleurs savoir qu’un prototype permettant de traiter les eaux usées va être lancé avec la SMEaux. « C’est une orientation qui a moins d’impact sur l’environnement que la désalinisation. »
La désalinisation, fausse bonne idée
Car face à la question de la préservation de la ressource en eau, dessaler l’eau de mer pour la rendre potable paraît être une alternative séduisante. Et pourtant. « Des études d’impact ont été menées avec la Direction de l’Environnement car il nous est arrivé d’avoir des projets immobiliers présentés avec des désalinisateurs. Or, l’inconvénient sur le milieu marin, en territoire littoral comme le nôtre, est majeur. Les saumures [solution aqueuse d’un sel, ndlr] se déversent et brûlent à peu près tout sur leur passage. C’est pour cela que ce n’est pas la solution prioritaire envisagée à Monaco. »
Dernier recours, poursuivre les recherches de captation de sources locales supplémentaires. « Nous en avons identifié une à Monaco. Elle est en cours de test pour vérifier sa capacité à produire. »