Monaco-Matin

La justice prive un dealer « Uber Shit » de sa voiture

À un livreur de cannabis, au casier judiciaire vierge, a été jugé selon le mode de la comparutio­n immédiate.

- E. M.

Ali T., 20 ans, n’avait jamais comparu devant un tribunal de sa vie. En milieu de semaine, il a été jugé à Toulon pour s’être lancé dans un service de livraison de résine de cannabis. « Cette fois vous n’allez pas en prison, mais la prochaine fois, ce ne sera pas pareil. C’est le deal avec le tribunal correction­nel », lui a lancé la présidente Marie-Laure Arnouil. Condamné à un an de prison avec sursis probatoire et six mois de détention à domicile (bracelet électroniq­ue), le jeune homme a également été privé de sa voiture qui sera revendue au profit de la lutte contre les addictions ou donnée à un service de police. Le primo-délinquant a été interpellé dans la soirée du vendredi 6 mai, vers

23 h 30, dans le centre-ville de Toulon. Il se trouvait au volant de son véhicule avec deux passagers, en fait des clients du trafic. Quand des policiers ont entrepris de les contrôler, les deux acheteurs ont pris la poudre d’escampette, laissant derrière eux leurs papiers d’identité.

« J’ai arrêté les études... »

Ali a lui aussi tenté de prendre la fuite avant d’être rattrapé. À l’arrière de son Citroën C3, les policiers ont trouvé près de 500 grammes de résine de cannabis dans un sac. « Ça vaut 1 250 euros », a affirmé le prévenu à la barre du tribunal.

En perquisiti­on, les enquêteurs ont trouvé des traces de découpe et une vingtaine de flyers publicitai­res faisant la promotion du service « Uber Shit ». « Après le bac, je me suis inscrit à la fac en éco-gestion mais ce n’est pas comme le lycée... Du coup j’ai arrêté », a expliqué le jeune homme, qui a entrepris des missions d’intérim avant de prendre le chemin du trafic. Le tribunal a assorti la condamnati­on d’Ali T. d’une période de probation – deux ans – durant laquelle il a l’interdicti­on de paraître à Toulon et l’obligation de travailler honnêtemen­t ou de suivre une formation.

« Il faut savoir que le Code pénal prévoit dix ans d’emprisonne­ment, sauf si c’est en récidive, là c’est vingt ans », l’a mis en garde la présidente.

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(Photo d’illustrati­on Var-matin) Le prévenu a fait l’objet d’un contrôle en fin de soirée.

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