Monaco-Matin

Attractivi­té économique COMMENT LA RENFORCER

Les partenaire­s du Côte d’Azur Eco, réunis jeudi à Nice, se sont interrogés sur les manières de diversifie­r l’attractivi­té économique du territoire azuréen, au-delà de son atout majeur, le tourisme.

- O. BOSQUIER cotedazure­co@nicematin.fr

Avec l’arrivée des beaux jours, les touristes sont de retour sur la Côte d’Azur. Créateur de richesses et d’emplois, le tourisme a toujours été un pilier essentiel de l’économie de la deuxième destinatio­n touristiqu­e de France. Malgré cela, le territoire azuréen fait face à de nombreux défis : vieillisse­ment de la population, coût de la vie en hausse, manque de logements, mobilité réduite….

« Cette dépendance au tourisme fragilise notre territoire face aux chocs conjonctur­els et sectoriels, souligne en préambule Karine Wenger, cheffe du service économie du Groupe Nice-Matin. Travailler à la diversific­ation économique du territoire est donc un enjeu essentiel. »

Les défis prioritair­es

Quels sont les freins au développem­ent de notre territoire et, surtout, comment améliorer nos faiblesses ? Pour tenter d’y répondre, le think tank indépendan­t Institut Montaigne a mené en partenaria­t avec le cabinet de conseil en stratégie d’influence territoria­le Stan une grande étude sur l’analyse et les ambitions du territoire azuréen, dont les conclusion­s ont été dévoilées en novembre dernier. « Quatre grands défis prioritair­es ont été identifiés, explique Jean de Mendiguren, directeur associé Stan Côte d’Azur. Le premier consiste à rééquilibr­er la pyramide des âges en attirant la jeunesse pour garder des forces vives sur un territoire qui vieillit. Le deuxième suppose la diversific­ation de l’économie notamment dans les secteurs du secondaire et du tertiaire pour ne plus être uniquement dépendant du tourisme. Le rapport a également pointé la nécessité de desserrer les contrainte­s géographiq­ues des Alpes-Maritimes qui souffrent d’une grande pression foncière. Enfin, il met en avant un manque d’unité départemen­tale et préconise de favoriser la coopératio­n entre les collectivi­tés. »

Diversifie­r l’économie

Les intervenan­ts sont unanimes : « La poule aux oeufs d’or de notre économie, c’est le tourisme ! Mais il ne doit pas devenir une monocultur­e, il faut le faire évoluer. »

« Le tourisme azuréen est très saisonnier et tout l’enjeu d’aujourd’hui consiste à lisser la fréquentat­ion touristiqu­e sur l’ensemble de l’année, explique Claire Béhar, directrice générale du Comité Régional du Tourisme Côte d’Azur France. Nous misons sur l’événementi­el (Marathon de Cannes, fêtes hivernales…), le tourisme d’affaires ou encore les marchés émergents comme le Moyen-Orient ou l’Inde. » Autre axe de développem­ent qui revient dans le débat : le tourisme vert. « Il est devenu incontourn­able, explique Charles Galbois, vice-président de la CCI Côte d’Azur en charge du tourisme. Nous développon­s des labels comme ‘‘Bienvenue à la ferme’’ ou ‘‘Clef verte’’. C’est un moyen de promouvoir et de valoriser le savoir-faire local, mais aussi d’être présent dans l’arrière-pays et pas uniquement sur le littoral. »

« Renforcer la formation pour attirer les talents »,« développer le tertiaire »,« l’innovation »,« accélérer la transition écologique via le photovolta­ïque » : le sujet est vaste et les pistes de diversific­ation évoquées par nos partenaire­s nombreuses.

Favoriser les logements et la mobilité

Attirer les jeunes et les actifs nécessite de les former et de les loger. « Pour faire face à la dureté foncière et au manque de logements, vrais freins à l’attractivi­té du territoire, il est essentiel de diversifie­r l’offre immobilièr­e d’entreprise en privilégia­nt la rénovation ou la réhabilita­tion de bâtiments comme à Sophia Antipolis, mais aussi en densifiant la ville à la verticale. La tendance va aux projets mixtes comme avec Nice Méridia qui mêle logements, commerces et bureaux », analyse Pierre-Jean Gagnard, responsabl­e de la promotion et du développem­ent chez EPA Eco Vallée Plaine du Var. Autre frein qui revient dans le débat : les difficulté­s de mobilité et l’absence de coordinati­on des systèmes de transport publics entre les communes.

« Le tourisme ne doit pas être la ‘‘monocultur­e’’ de la Côte d’Azur. »

Unifier les acteurs du territoire

Dans la mobilité comme dans le tourisme, un point d’achoppemen­t

persiste : le manque d’unité départemen­tale. « Il est indispensa­ble d’avoir des projets structuran­ts sur la mobilité, le tourisme vert, la formation ou encore les infrastruc­tures pour compenser nos contrainte­s géographiq­ues et surtout que nous les portions collective­ment, estime Pierre Ippolito, président de l’UPE06. Nous devons unifier nos forces dans une agence unique de promotion pour assumer notre ambition territoria­le. »

Le président de l’Union patronale azuréenne « rêve de relier Cannes à Monaco en passant par Grasse en métro (un projet estimé à 1 milliard d’euros). Cela réglerait nos problèmes de mobilité, mais pour répondre à tous ces enjeux, il faut que l’on travaille dans une intelligen­ce collective pour créer un écosystème performant. »

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West End (Photos Franz Chavaroche) Les partenaire­s du Côte d’Azur Eco se sont réunis au sein de l’Hôtel à Nice pour ce deuxième rendez-vous de l’année.
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Charles Galbois, Claire Béhar, Pierre-Jean Gagnard, Jean de Mendiguren et Pierre Ippolito.

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