Monaco-Matin

Jean Imbert CHEF AU TOP À LA PLAGE DU MARTINEZ

En attendant de succéder à Christian Sinicropi à La palme d’or, le restaurant de l’hôtel Martinez, Jean Imbert ouvre La plage à l’occasion de la 76e édition du festival de Cannes. Un projet évoqué en exclusivit­é pour nos lecteurs.

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Boiseries esprit yachting côté salle et terrasse, « fauteuils de réalisateu­rs » blue navy/terracotta arborant 150 noms célèbres, et côté sable, « beds » chic et voluptueux, la Plage du Martinez a fait peau neuve pour accueillir son nouveau chef, Jean Imbert. Vêtu de noir, le gagnant de « Top chef » 2012 est fier de nous faire découvrir, en attendant le lancement de La Plage, demain midi, à l’occasion de l’ouverture du festival de Cannes, cette déco signée Rémi Tessier. L’architecte auquel le chef ami des stars (de Depardieu à Leïla Bekhti en passant par JR, De Niro ou Woodkid) avait déjà confié la mise en beauté de la salle Jean Imbert au Plaza Athénée à Paris. Sa table étoilée, où il a succédé à Alain Ducasse, et dont il émane la même élégante sérénité qu’ici, face à la baie de Cannes.

Depuis son adolescenc­e à Cannes

Un paysage qui renvoie ce toqué de cuisine et fou de cinéma à l’époque de son adolescenc­e : « J’ai travaillé au festival de Cannes sur des bateaux, lors de fêtes, dès mes seize ans. Le Martinez, à l’instar du Carlton ou du Majestic, a toujours représenté quelque chose de magique.

Une magie très liée au cinéma, même si je sais que le festival, c’est douze jours, et qu’un hôtel ça vit toute l’année. Avec la présence du plateau du Grand Journal sur La plage, le Martinez avait un truc plus fort encore à mes yeux d’adolescent. J’adorais aussi me rendre aux projection­s, j’étais fasciné par cet environnem­ent. Lorsque le Martinez est arrivé sur la table il y a quelques mois, ça a coulé de source, puisque je pouvais me raccrocher à une histoire personnell­e. » Car pour ce Breton qui a grandi au sein d’un clan familial très soudé, impossible d’envisager un projet s’il ne le ressent pas d’une manière affective. « J’ai pensé que j’avais quelque chose à raconter dans ce lieu. Que mes parents seront les premiers à tester, comme toujours. » Avec une pensée pour sa grand-mère, son modèle. À laquelle il a dédié d’ailleurs un plat, sur la ravissante carte de La plage aux allures d’affiche vintage, « La tomate farcie de mamie pour amateur ». On y découvre aussi, dans la catégorie « sur la braise », une recette de son frère, « Le Saint-Pierre Artichaut romain », ainsi qu’une spécialité de maman Imbert, « Le rouget farci façon Vivi Baisos ». Jusqu’à la « dorade Riviera pour deux comme à SDO », clin d’oeil à sa ville des Sables d’or, en Bretagne. « Une dorade cuite entière au four avec artichauts, fenouil, olive, tomates confites, basilic, entièremen­t désarêtée. On faisait toujours ça l’été en famille .»La dimension internatio­nale de l’hôtel a aussi beaucoup pesé dans la décision de Jean Imbert de s’établir en terre azuréenne. Aujourd’hui à la tête de plusieurs restaurant­s, de SaintBarth (Le cheval blanc) en passant par le Venice Simplon OrientExpr­ess, Monsieur Dior à Paris et le Brando en Polynésie, n’en conserve pas moins une certaine humilité : « J’ai envie d’apprendre, de comprendre les Cannois. Comme je l’ai fait à une époque dans mon restaurant tropézien. La grande différence à Cannes, c’est que ça tourne 365 jours par an. J’ai monté une équipe archi-soudée, avec un chef exécutif qui travaille ici depuis dix ans, en la personne d’Alexandre Helia. Dans ce métier, la seule façon d’y arriver est d’être entouré de collaborat­eurs exceptionn­els. » Comme il l’est lui-même depuis toujours.

Reconnu avant d’être connu

Entré à l’institut Bocuse de Lyon en tant que plus jeune élève, formé au sein du restaurant doublement étoilé Au rue de Balzac de Michel Rostang puis dans le triplement étoilé Au Buerehiese­l d’Antoine Westermann, puis chez Éric Briffard et Marc Meneau, Jean Imbert n’a pas attendu d’être connu du grand public grâce à « Top chef » pour être reconnu. Il a même ouvert son premier restaurant, l’Acajou à Paris, à seulement vingt-deux ans, suscitant l’admiration du célèbre critique Jean-Luc Petitrenau­d. De l’exigence, sans prétention, sans prix exorbitant­s, avec des plats à partir de 15 euros, tel est le cahier des charges que s’est fixé Jean Imbert à La Plage. Où il rêve d’accueillir le triptyque légendaire Scorsese – Di Caprio – De Niro. Histoire de poursuivre son parcours semé d’étoiles...

« J’ai envie d’apprendre, de comprendre les Cannois. Comme je l’ai fait à St-Tropez »

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