ASM : un nul
Monaco et le LOSC n’ont pas réussi à se départager dans un match qui a souffert de l’enjeu. A 3 journées de la fin, l’ASM garde son matelas d’avance pour la C3.
Adéfaut de ne pas avoir su remporter ce choc qui a fait pschitt contre le LOSC, Monaco a au moins su ne pas le perdre.
C’est un résultat qui fait ses affaires car à trois journées de la fin du championnat, l’ASM garde la main sur la quatrième place, le billet direct pour la Ligue Europa, et cinq points d’avance sur son adversaire du jour, Lille, qui a joué son va-tout bien trop tardivement pour rebattre les cartes au classement et buté trois fois sur un Alexander Nübel, enfin décisif dans un match qui compte.
Rencontre hachée
Alors que l’aller avait été un sommet d’intensité et de spectacle (victoire lilloise 4 à 3), la rencontre d’hier ne restera pas dans les mémoires tant elle fut poussive et hachée entre deux équipes paralysées par l’enjeu. L’état de la pelouse, qui n’a pas été arrosée avant la rencontre en raison de l’arrêté relatif à la sécheresse pris par le gouvernement monégasque, et la prestation de l’arbitre Benoît Bastien, qui avait décidé de tout siffler, même l’impensable, n’a pas aidé à rendre ce match aussi attrayant qu’attendu. Les spectateurs du stade Louis-II n’ont donc eu qu’une seule occasion à se mettre sous la dent en première mi-temps. Une frappe de Myron Boadu repoussée du bout du pied par Lucas Chevalier.
A défaut d’être séduisante, l’ASM s’est au moins montrée solide dans son 3-4-2-1, testé à Angers le week-end dernier et reconduit hier, avec un Caio Henrique plus défensif aux côtés de Matsima et Disasi.
Avec Golovin chargé de chasser André, et Matazo ou Fofana au marquage individuel de Cabella, Monaco a plutôt réussi son plan, à savoir bloquer les circuits de
passes préférentiels des Lillois et les empêcher de déployer leur jeu.
Les Rouge et Blanc n’ont de leur côté pas été particulièrement bons avec le ballon, avec des passes souvent stéréotypées dans la profondeur pour le duo Minamino – Boadu, dont les faiblesses ont encore sauté aux yeux malgré des intentions louables.
Les Monégasques ont défendu plus bas que d’habitude et joué finalement avec leur niveau, mais aussi
beaucoup de coeur pour compenser, enfin, leurs limites du moment, les circonstances défavorables et obtenir leur premier cleansheet depuis six longues rencontres.
Embolo, ça déménage
Au vu des nombreuses absences (Ben Yedder, Maripan, Camara ainsi que les forfaits de dernière minute de Diatta et Volland), ce nul contre le cinquième ressemble à s’y méprendre à une victoire, qu’il faudra bonifier, ou ne pas gâcher c’est selon, vendredi à Lyon puis le week-end d’après à Rennes, deux candidats à l’Europe.
La bonne nouvelle, c’est que ces déplacements périlleux devraient se jouer avec Breel Embolo. C’est tout ce qu’on souhaite à l’ASM tant le Suisse, entré à la 73e minute après deux mois d’absence pour une entorse d’un genou qui était encore bien strappé hier, a été impressionnant par son impact.
Philippe Clement ne prendra pas de risque avec son attaquant, lui qui a vu Boadu sortir sur blessure, énième épisode d’une histoire contrariée en Principauté, mais il sait aussi à quel point l’ancien de Gladbach a manqué ces deux derniers mois.
Le destin européen de l’ASM se serait-il joué différemment avec le Suisse ? Peut-être. La saison asémiste aurait-elle été plus belle avec un Nübel capable comme hier de faire gagner des points ? Évidemment. C’est avec ces regrets, mais surtout la volonté d’en éviter d’autres, que Monaco aborde le money-time de sa saison. En position favorable.