5 QUESTIONS À ANNE LHOMME
DIRECTRICE ARTISTIQUE DES CRISTALLERIES SAINT-LOUIS
Comment entre-t-on chez Saint-Louis ?
On y entre par passion pour l’artisanat, la transmission des savoir-faire et les métiers du geste de la main. Souvent, le savoir-faire est une histoire de famille ; ce sont des gestes qui se transmettent de génération en génération. Il faut dire que la région de la Moselle est le berceau historique du cristal, en France.
Quelles sont les qualités recherchées chez les designers avec lesquels vous collaborez ?
Nos collaborateurs sont avant tout des amoureux de l’artisanat. Ils ont de la patience et se posent mille questions. Chacun s’inspire à sa façon du lieu ; pour Kiki Van Eik, ce sont les moules qui inspirent la collection Matrice, tandis que pour Noé Duchaufour-Lawrance, la forêt environnante a guidé la création de la collection transversale Folia.
L’écologie et/ou l es nouvelles technologies influencent-elles la création chez Saint-Louis ?
Nous cherchons depuis quelques années à explorer ce territoire des nouvelles technologies. C’est un terrain d’expérimentation formidable.
La couleur est l’une des signatures de la manufacture. Quelles sont celles dont vous rêvez mais qui vous échappent encore ?
Je rêve d’une teinte qui change avec le temps. C’est-à-dire une couleur qui évolue avec la luminosité et change de teinte. À une époque, nous avions une terre rare, le néodyme, qui permettait ce phénomène passant du rose au bleu avec des reflets violets, en fonction de la lumière environnante. Hélas, les composants sont aujourd’hui interdits.
Votre pièce préférée ?
J’aime particulièrement les objets réalisés au XIXE siècle. Ceux qui nous paraissent désuets ou décalés aujourd’hui. Ceux dont le langage formel donne un souffle de fraîcheur à notre monde souvent codifié. Les veilleurs de nuit, les services à bière, à punch, les aquariums à poissons et à fleurs ou les vases à usage sont autant de réjouissances à mes yeux !