Le textile en lutte contre la concurrence turque
Le «made in Turkey» dérange depuis quelque temps les industriels marocains, qui crient à la concurrence déloyale. Il faut dire que ces dernières années, les produits turcs ont envahi le marché marocain. Que cela soit des marques d’habillement, de tapisseries ou de tissus d’ameublement, on en trouve partout, et à des prix très compétitifs.
Depuis la signature de l’Accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, en 2006, les importations en provenance de celle-ci n’ont cessé d’augmenter, grâce notamment à d’importants avantages douaniers.
En 2016, l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) avait déjà lancé une étude pour prouver l’impact négatif des importations des produits du textile sur le marché local, notamment les produits turcs. Avec une progression des importations turques de 175% entre 2013 et 2017, la sonnette d’alarme devait être lancée. Le ministère de l’Industrie a donc décidé de défendre l’industrie textile face à la déferlante des importations turques. Ainsi, le département de Moulay Hafid Elalamy a pris la décision «d’actionner les mesures d’ajustement transitoires visées à l’article 17 de l’Accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie», selon un communiqué du ministère. Le droit d’importation est, depuis le 8 janvier, rétabli à hauteur de 90% du taux fixé dans le cadre du droit commun sur les produits figurant sur une longue liste des produits visés par le rétablissement du droit d’importation. S’exprimant sur ce sujet, la Secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, Rkia Derham, a indiqué que cette démarche constituait une mesure préventive, préférentielle et temporaire prise en raison de la hausse de l'importation de ces produits. En effet, selon une clause qui figure dans l'article 17 de l’ALE, le Royaume est autorisé à entreprendre des démarches pour protéger son produit national.
Cette mesure, valable 1 an, a été bien accueillie par les professionnels du secteur qui devraient souffler un peu avant de reprendre leur bataille contre le dumping.