Maroc et CEDEAO, un potentiel commercial à libérer
La DEPF vient de dévoiler les résultats d’une étude sur les échanges commerciaux entre le Maroc et la CEDEAO, par pays et par produit, sur le thème «Échanges Commerciaux MarocCEDEAO : Opportunités par pays et par produit».
Cette étude s’inscrit dans le cadre de la nouvelle série de publications, baptisée «Policy Africa», dédiée à l’examen des questions ayant trait aux enjeux et aux défis de la politique africaine rénovée du Maroc.
Les exportations de la CEDEAO en forte progression
Les échanges commerciaux de la CEDEAO ont représenté, en 2016, 1,1% du commerce mondial, avec une part de 0,5% pour les exportations et 0,6% pour les importations. La CEDEAO apparaît comme une zone orientée vers le commerce extracommunautaire puisque seulement 10,6% des exportations et 7,8% des importations sont réalisés entre les pays membres de cette zone.
En valeur, le commerce extérieur de la CEDEAO est passé de 45,3 milliards de dollars (MM$) en 2000 à 144,4 MM$ en 2016. Cette région s’est caractérisée par une balance commerciale excédentaire jusqu’en 2014, avant d’enregistrer un déficit à partir de 2015, qui a atteint 13 MM$ en 2016.
Les exportations de la CEDEAO ont également connu une forte progression, passant de 27,3 MM$ en 2000 à un pic de 153 MM$ en 2011, avant de s’inscrire dans une tendance baissière et s’établir à 65,5 MM$ en 2016. En moyenne annuelle sur la période 2010-2016, le Nigéria a représenté 71% des exportations de la région, suivi du Ghana avec une part de 9,3% et de la Côte d’Ivoire (8%). La structure des exportations de la CEDEAO est dominée par les produits naturels d’origine énergétique, minière et alimentaire. En effet, les principaux produits à l’export sont les huiles brutes de pétrole ou minéraux bitumineux (61% des exportations totales de la zone en moyenne de la période 2010-2016), suivis par l’or (8%), le gaz naturel même liquéfié (7%), le cacao (6%), le coton (1%) et les fruits (1%).
Importations : Le Nigéria en pole position
Le Nigéria occupe la première position en matière d’importation, s’accaparant à lui seul 54% des importations totales de la communauté en moyenne sur la période 2010-2016. Il est suivi du Ghana avec 14%, de la Côte d’Ivoire (8%) et du Sénégal (6%).
Contrairement aux exportations, les importations de la CEDEAO se caractérisent par une structure plus diversifiée, explique la DEPF. En détail, la communauté importe principalement des huiles de pétrole ou minéraux bitumineux (11,5% des importations totales), des véhicules automobiles (4,6%), du riz (3,2%), des équipements de télécommunication (2,8%), des navires, bateaux et engins flottants (2,8%), du froment et méteil (2,5%), des médicaments (2%) et des poissons (1,8%).
Les partenaires et produits de la CEDEAO
L’analyse du profil des échanges commerciaux de la CEDEAO, par partenaire, fait ressortir que cette zone réalise la moitié de ses exportations de marchandises avec sept partenaires. Cette situation cache, toutefois, la diversité des structures des échanges des différents pays membres. Ainsi, la Côte d’Ivoire réalise 51 % de ses exportations avec huit partenaires. D’autres pays réalisent l’essentiel de leurs exportations avec un seul partenaire, comme le Burkina Faso (67 % avec la Suisse), la Sierra Leone (71 % avec la Chine) et la GuinéeBissau (81 % avec l’Inde). La prééminence des pays émergents comme source et destination des échanges extérieurs de la CEDEAO reflète un basculement de la grille des partenariats de cette zone au détriment des puissances traditionnelles qui ont accusé des pertes significatives de parts de marché au sein de la CEDEAO. En effet, l’Inde fait partie des principaux clients de sept pays de la CEDEAO. Il en est de même pour la Chine qui détient une position commerciale dominante dans cinq pays de la zone.
Les implications douanières de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO
Les opportunités commerciales entre le Maroc et la CEDEAO se traduisent par leur complémentarité. Le Maroc dispose de spécialisations nettement différentes de celles des pays membres de la CEDEAO. Globalement, le Maroc et la CEDEAO effectuent des échanges sur 4349 produits. Pour 80,7% d’entre eux, le Maroc et la CEDEAO en sont des importateurs nets, ce qui exclut d’emblée les possibilités de concurrence pour la majeure partie des produits.
D’un autre côté, 11,6% des produits sont des spécialisations du Maroc pour lesquelles la CEDEAO est un importateur net, ce qui offre des opportunités de complémentarité non négligeables entre les deux parties. De ce fait, les possibilités de concurrence ne concernent qu’environ 2,5% des produits.
10,3 MMDH d’échanges commerciaux en 2017
Les échanges commerciaux