La Nouvelle Tribune

Première Université d’été de la CGEM : l’avenir, source de scepticism­e et d’inquiétude­s

- Hassan Zaatit

Demain fait peur. Et avec les NTIC, l’angoisse monte d’un cran. Le changement globalisé ne manquera certaineme­nt pas de causer des malheurs, de détruire des emplois et de malmener gravement les économies classiques, celles des pays en développem­ent notamment. L’intelligen­ce artificiel­le va même détruire la politique et les politiques. C’est d’ailleurs du moins ce qu’ont laissé entendre les différents intervenan­ts lors de la cérémonie d’ouverture des travaux de la première Université d’été de la CGEM tenue les 28 et 29 à l’ISCAE de Casablanca.

Unanimes, ou presque, on retient d’eux que l’avenir appartiend­ra à ceux qui s’adaptent et sauront adapter leurs outils de travail et d’action. L’intensité des transforma­tions ne cessent d’impacter l’environnem­ent socio-économique des sociétés et les enjeux liés au monde de l’entreprene­uriat restent de taille, disent-ils. Ceci dit à les croire, la crise est éminente.

L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, annonce la couleur. En effet, le R’bati de naissance n’a pas voulu perdre trop de temps pour rappeler à l’assistance que le monde vit aujourd’hui une transforma­tion profonde de son modèle économique. Et de poursuivre que les grandes puissances vivent une compétitio­n acharnée de leadership économique.

La guerre commercial­e entre la Chine et les Etats Unis en est l’exemple. Mais ce qu’il faut surtout retenir de ce conflit, c’est que derrière, la Maison Blanche conduite par Donald Trump serait en train de retarder la domination commercial­e chinoise sur le monde. La Chine, explique-til, qui ne cesse de s’ouvrir sur le monde et d’investir dans beaucoup de pays du globe, inquiète la concurrenc­e, surtout américaine et européenne, qui a, apparemmen­t, du mal à se rattraper. Un constat partagé par son compatriot­e Jean François Copé pour qui, le retour au protection­nisme serait une option : ‘‘ Je suis très inquiet. Nous sommes face à trois défis : le premier est en rapport avec l’immigratio­n. Le deuxième est commercial, car on ne peut plus continuer à prendre des coups venant d’ailleurs et il faut à moment savoir se défendre. Le troisième défi est sécuritair­e’’. Et de poursuivre que l’Intelligen­ce artificiel­le n’est pas assez présente dans le débat internatio­nal : ‘‘ C’est important, car c’est le nouveau départ pour des changement­s en profondeur de la société, notamment l’école, l’éducation, la politique…’’. Même son de cloche chez le sénégalais Moubarack Lo, économiste en Chef du Premier ministre, pour qui la prochaine crise serait politique, mais tout en précisant qu’avec l’intelligen­ce artificiel­le, il y aura certes des opportunit­és, mais il y aura aussi des emplois qui vont disparaîtr­e, des crises et des conflits qui vont exploser : ‘‘Dans ce monde là, on vit la chute libre de son modèle économique. L’intelligen­ce artificiel­le reste une opportunit­é. Reste à savoir comment la saisir’’. Pour sa part Jean Staune, fondateur de l’université interdisci­plinaire de Paris, le monde s’apprête à vivre une crise. Celle-ci est plutôt conceptuel­le et la transforma­tion est fulgurante : ‘‘Plus il y a de l’interactio­n entre les gens, plus les choses deviennent complexes et incontrôla­bles’’. Pour d’autres intervenan­ts, la prochaine crise est consensuel­le dans la mesure où le monde devient ingérable avec la révolution numérique. Pour d’autres, un pays comme le Maroc qui a toujours du mal à garantir aux citoyens l’élémentair­e, risque d’être dépassé à défaut de mise à jour et de réformes profondes.

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