Carlos Ghosn dévoile ses nouvelles ambitions
Invité à un panel du World Policy Conférence, tenu 25 au 28 novembre derniers à Rabat, le PDG du Groupe Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a saisi l’occasion pour revenir sur la genèse de l’usine de Mellousa. Face à un parterre d’experts internationaux, il a commencé par affirmer que l’investissement de Renault à Tanger n’a jamais été au menu de la stratégie opérationnelle du Groupe. D’après M. Ghosn, il s’agit bel et bien d’une proposition émanant du Roi Mohammed VI. Et de poursuivre dans le même sens qu’en 2002, «nous étions occupés au sein de la direction du Groupe par les possibilités d’augmentation de la capacité productive de Renault. A l’époque, nous n’avions comme choix que l’usine Dacia en Roumanie, la Slovanie et la Turquie». Pour ce qui est de l’usine de Tanger, tout a commencé autour d’une tasse de café : «Un jour, j’ai été contacté par Driss Jettou, alors premier ministre du gouvernement marocain, me proposant de se rencontrer pour boire un café». Lors de cette rencontre, raconte M. Ghosn, M. Jettou va l’informer que le Roi Mohammed VI suit de près ses déclarations pour ce qui est de l’augmentation de la capacité productive de Renault-Nissan, et «vous propose de venir au Maroc pour la réalisation de ce projet». Le Royaume était prêt à mettre à la disposition du Groupe tout ce qu’il fallait à cet effet. «Aujourd’hui, nous avons une usine à Tanger, la première en Afrique, qui, avec une production de 340 000 voitures par an dont 80% sont destinés à l’export, a permis au secteur de l’automobile de devenir le premier secteur exportateur au Maroc». Et ce n’est pas fini ! Aujourd’hui, précise Carlos Ghosn, «nous comptons augmenter la capacité de production de l’usine de Tanger, soit 500 000 unités annuellement, ce qui fera du Maroc l’une des principales plateformes du Groupe à travers le monde». M. Ghosn veut passer à 500 000 unités/an. Pour ce faire, il a souligné que la SOMACA va doubler sa capacité de production, précisant que l’histoire entre Renault et l’usine d’Ain Sebaâ remonte aux années cinquante : «Nous avons développé notre activité au sein de la SOMACA au fil des années, nous avons aussi réussi à passer de 10 000 à 75 000 unités produites par an dans cette usine et aujourd’hui, nous sommes en phase de doubler sa capacité de production». Pour le patron de Renault-Nissan-Mitsubishi, le partenariat avec le Maroc est un vrai succès et un bon exemple de coopération win-win : «Tout cela émane de la volonté politique du Roi du Maroc», a-t-il indiqué, notant que le succès ne peut qu’être au rendez-vous quand un pays garantit toutes les conditions nécessaires à la compétitivité, avec un groupe capable d’investir et créer de l’emploi.