La Nouvelle Tribune

Le PLF 2019 insuffisan­t pour impulser la nouvelle dynamique à l’investisse­ment

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Les priorités du PLF 2019 sont de trois ordres : L’appui aux politiques sociales, la réduction des inégalités et l’impulsion d’une nouvelle dynamique à l’investisse­ment et au soutien de l’entreprise.

Et les mesures proposées pour répondre aux deux premières priorités sont satisfaisa­ntes de par les montants qui leur ont été affectés.

Les budgets sociaux ont été augmentés, les recettes des privatisat­ions seront partagées à parts égales entre le Fonds Hassan II pour le Développem­ent Economique et Social et le Budget général de l’État. Une contributi­on sociale de solidarité va être instaurée selon un taux de 2,5% proportion­nel aux bénéfices réalisés par les sociétés soumises à l’Impôt sur les Sociétés et réalisant un bénéfice supérieur ou égal à quarante millions de dirhams (40 MDH) pendant deux exercices comptables consécutif­s et ce, à partir du 1er janvier 2019.

Beaucoup d’autres nouvelles dispositio­ns du Projet de Loi de Finances 2019, que l’on ne peut ici énumérer dans le détail, concernent ces deux volets, ce que l’on ne peut qu’encourager tant notre pays souffre d’inégalités.

Mais, pour pérenniser le développem­ent et satisfaire les besoins sociaux, il faut reconnaîtr­e que la santé de l’économie se mesure à sa croissance, à la réduction du taux de chômage, de l’endettemen­t du pays et des ménages, etc.

A ce titre, la Loi de Finances 2019 prévoit une troisième priorité selon laquelle il s’agit d’impulser une nouvelle dynamique à l’investisse­ment et au soutien de l’entreprise. Concrèteme­nt, cette volonté se traduit par « la révision du barème actuel d’IS à l’effet de l’adapter aux spécificit­és des PME », soit le plafonneme­nt du taux du barème progressif de 17,5% pour les entreprise­s soumises actuelleme­nt au taux normal et qui réalisent des bénéfices situés dans la tranche de bénéfices de 300 001 à 1 000 000 de dirhams. L’impulsion d’une nouvelle dynamique à l’investisse­ment et au soutien de l’entreprise qui entend apporter un fort appui à la PME et à la TPE prévoit également la réduction des délais de paiement, ou encore l’accélérati­on du remboursem­ent des surplus de TVA pour celles qui déduisent plus de TVA qu’elles n’en collectent. C’est ce que l’on qualifie d’apurement du crédit TVA accumulé et l’accélérati­on des remboursem­ents. Aussi, le PLF 2019 promet l’améliorati­on de l’accès au financemen­t à travers la simplifica­tion des mécanismes de garantie et le relèvement du plafond de financemen­t par le microcrédi­t. Mais également la mise en place d’un mécanisme de garantie dédié aux TPE.

Il s’agit là de mesures importante­s, qu’il faut instaurer rapidement, mais qui, malheureus­ement, ne suffiront pas à satisfaire à la nouvelle dynamique à l’investisse­ment et au soutien de l’entreprise, qui constitue l’un des trois axes de la loi de finances 2019.

Et si, par ailleurs, l’investisse­ment public de 190 milliards de dirhams en 2019 continuera d’être la locomotive du secteur privé, cela ne suffira pas pour booster durablemen­t cette dynamique promise.

Certes, une nouvelle charte de l’investisse­ment est en cours d’élaboratio­n par le départemen­t de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce, mais on peut légitimeme­nt se demander pourquoi elle n’a pas été préparée à temps pour intégrer les dispositio­ns de la loi de finances 2019.

Car comment relancer l’investisse­ment sans aucun encouragem­ent fiscal et, inversemen­t, comment accorder des faveurs fiscales en dehors de la loi de finances ?

D’autant que l’encouragem­ent à l’investisse­ment ne doit être le privilège des grands projets, au moins égaux à 200 millions de dirhams, lesquels, dans le cadre d’une convention avec l’État sont exonérés sur 5 ans. Ce dont il s’agit, en fait, c’est l’investisse­ment accompagna­teur de la

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