Une poétesse en herbe dépeint Casablanca
Nada Aggadi est élève de terminale S au Lycée Lyautey de Casablanca. Malgré son jeune âge, elle cumule déjà une expérience conséquente dans l’associatif, ayant travaillé comme assistante de garderie à la Maison de l’Enfant, ou encore auprès d’une association soutenant les enfants atteints d’un handicap mental. Sa technique pour créer un contact avec les enfants ? «J’utilise l’art pour former des liens avec eux», explique-t-elle. C’est ainsi qu’elle s’est intéressée à la bande dessinée (elle a participé au Festival de Casablanca), le théâtre (elle a écrit deux pièces), ou encore la poésie.
Dans le cadre de ses cours, elle devait écrire un poème sur la ville de Casablanca. Et plutôt que d’en aborder le côté architectural ou historique, elle a préféré se concentrer sur les Casablancais eux-mêmes. «Je pense que ce sont ses habitants qui font une ville, et pas ses monuments», avance Nada. Un choix évident, quand on sait que la jeune fille compte poursuivre des études de psychologie et de neuroscience aux Etats-Unis. Son poème, intitulé «Les Cinq Piliers de Casablanca», dépeint un tableau sombre des Casablancais et de leurs travers, dans une ville où se mêlent incivisme et piété, misère et culture du luxe, et où les klaxons rythment les journées de ses habitants. Une oeuvre d’une maturité certaine, avec une approche intelligente du sujet, et qui mérite d’être découverte.