Pour PCNS, l’enseignement à distance est une opportunité pour améliorer le système éducatif national
Dans le cadre de sa série arabophone hebdomadaire « Les Mardis du PCNS », le Policy Center for the New South a consacré la première session de la deuxième saison à la discussion des défis de la rentrée scolaire dans les conditions de la persistance de la crise du coronavirus. M. Khalid Chegraoui, senior fellow au Policy Center for the New South, a insisté sur la nécessité de conférer à l’enseignement à distance un caractère proportionnellement institutionnalisé, en prévision des crises qui pourraient survenir à l’avenir. Il a en outre souligné la nécessité de faire confiance aux enfants et aux jeunes marocains car ils sont familiers des nouvelles technologies, ce qui constitue une opportunité de développement et un tournant vers la modernisation du système éducatif avec la possibilité de réfléchir à des méthodes d’enseignement nouvelles et innovantes. S’agissant des réactions à la décision du Ministère de tutelle de laisser la possibilité aux parents d’élèves et aux étudiants de choisir le mode d’enseignement à distance ou présentiel, le chercheur a appelé à éviter toute ‘‘auto-flagellation’’ et la critique non constructive, car le Maroc fait face à une épidémie sans précédent. En effet, au cours de cette crise, le secteur de l’enseignement a dû faire face à plusieurs défis, notamment l’achèvement des cours à distance sans préparation préalable, l’administration des examens parallèlement à la préparation des scénarios de la nouvelle année scolaire. Par ailleurs, il a affirmé que les décisions prises tiennent compte des moyens disponibles et des circonstances exceptionnelles actuelles et se distinguent par leur flexibilité tant au niveau des propositions formulées que des modalités de mise en oeuvre. M. Chegraoui a également indiqué qu’il est difficile de procéder à une évaluation qualitative de l’expérience de l’enseignement à distance, étant donné il s’agit d’une nouvelle expérience en matière pédagogique, estimant que la gestion de l’enseignement à distance est plus aisée aux niveaux supérieurs qu’aux niveaux primaires qui nécessitent davantage de moyens matériels. Quant aux défis auxquels sont confrontées les populations rurales, et en particulier la difficulté d’accès aux moyens technologiques, le chercheur a souligné que le défi est très grand, vu que les mécanismes pouvant être adoptés au niveau de l’enseignement à distance ne sont pas faciles à déployer sur le terrain. De son côté, le Pr.
Abdallah Saaf, chercheur senior au PCNS, a signalé que la méthodologie suivie par le Ministère de l’Education Nationale s’adapte aux évolutions en cours, tout en rappelant que la proposition de combiner le mode d’enseignement à distance et le mode présentiel demeure sujette à des amendements possibles et exige la participation de tous les acteurs concernés. En outre, il est impératif de développer des programmes de soutien appropriés au profit des élèves et des étudiants en tenant compte du contexte numérique actuel afin d’améliorer les moyens et les ressources d’enseignement et d’éducation disponibles. Abordant la question de l’aggravation de la crise qui sévit dans le secteur de l’éducation, le Pr. Abdallah Saaf a appelé toutes les parties prenantes à agir de façon concrète en vue de combler les lacunes, à identifier et élargir les compétences dans ce domaine, en étant convaincu que la crise de Covid-19 est une occasion pour oeuvrer à l’amélioration du système éducatif marocain et à sa mise à niveau afin d’être en mesure de faire face aux défis actuels.