La Nouvelle Tribune

Une rentrée scolaire ratée pour les Casablanca­is !

- Asmaa Loudni

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a plus que jamais creusé les inégalités sociales et scolaires. La rentrée des classes 2020/2021, qui a démarré ce lundi 7 septembre, ne fait que confirmer ce triste constat.

Le ministre Said Amzazi, avait annoncé l’adoption de l’enseigneme­nt à distance pour l’ensemble des filières de l’enseigneme­nt public comme privé ainsi que des missions étrangères, tout en laissant la possibilit­é aux parents de choisir l’enseigneme­nt présentiel s’ils le souhaitent. Ces derniers ont, à plus de 80%, opté pour un enseigneme­nt en présentiel, que ce soit dans les établissem­ent publics ou privée. Ce choix n’est pas anodin mais découle du fait que l’enseigneme­nt à distance a montré ses limites durant le confinemen­t. A Casablanca, si certains établissem­ent privés, qui se comptent sur les doigts de la main, ont réussi à assurer les cours à distance dans les meilleures conditions, durant cette période, ce n’est pas le cas de tous et encore moins des établissem­ents publics. Les cours transmis à la télévision ou sur la plate-forme TelmidTICE n’ont pas profité à tous les élèves, faute de moyens technologi­ques. Il faut dire que le système d’enseigneme­nt au Maroc souffrait bien avant cette pandémie de disparités sociales et inégalités territoria­les mais aujourd’hui, celles-ci constituen­t encore plus que jamais une limite au principe de l’égalité des chances.

Les élèves de la métropole casablanca­ise qui devaient se rendre en classe lundi 7 septembre se sont vu être renvoyés chez eux puisque les établissem­ents scolaires ont dû fermer pour deux semaines, en raison de la détériorat­ion de la situation épidémiolo­gique liée au nouveau coronaviru­s (Covid-19). Une décision annoncée quelques heures seulement avant la reprise officielle des classes, laissant parents, élèves et corps professora­les dans le flou total.

« J’ai appris comme tout le monde que les écoles allaient être fermées pour 14 jours, alors que nous avions tenu, jeudi dernier, une réunion au lycée sur le déroulemen­t des cours, le protocole sanitaire, etc. », nous confie un enseignant de Casablanca. Et d’ajouter : « En me rendant ce matin au lycée public où j’enseigne, j’ai croisé des élèves et des parents dans un état de choc. Ils étaient perdus et ne savaient pas quoi faire… Cela fait mal au coeur de voir des jeunes qui ont envie d’étudier et de réussir mais qui n’ont pas les moyens de le faire ! L’enseigneme­nt à distance est un échec total pour les élèves du public qui n’ont pas les moyens matériels de suivre les cours à distance, ni des conditions optimales! Contrairem­ent aux élèves du privé qui disposent de PC personnels, de téléphones, de tablettes, d’une chambre individuel­le pour suivre le cours tranquille­ment sans être dérangé par le frère ou la soeur… Ce sont les élèves du public qui souffrent de ce type d’enseigneme­nt », s’indigne ce professeur des écoles. Il faut dire que la décision de fermer les écoles de Casablanca la veille de la rentrée scolaire a pris tout le monde de court. Elle intervient certes après un pic de cas atteint du Conoraviru­s dans la ville, mais le nombre de cas n’a pas baissé depuis des jours, ce qui fait poser plus d’une question sur le maintien de la rentrée scolaire alors que le nombre de cas Covid-19 dépasse les 1000/j depuis plus de 15 jours!

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