Le tourisme durable a un fort potentiel de développement au Maroc
Chambre de commerce suisse au Maroc
Dans ce contexte particulier lié à la crise sanitaire, le tourisme durable pourrait être un formidable levier de développement. Celui-ci joue un rôle dans l’améliorer dans l’équité territoriale à travers une meilleure diffusion des retombées économiques de l’activité touristique, et aide à la création d’emplois au niveau de tous les territoires, et pas seulement les sites touristiques. La Chambre de commerce suisse au Maroc a organisé un Webinaire sous le thème «Tourisme : Quel plan de relance du secteur ? Quelle place pour le durable ?» avec la participation de la ministre du tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, Mme Nadia Fettah Alaoui.
Cet événement était l’occasion de revenir sur le programme de coopération conclu en juin entre le Maroc et la Suisse portant sur le développement du tourisme durable dans la région de Beni-Mellal-Khenifra. «Il faut mettre en valeur tous nos produits du Maroc. Notre tourisme est divers et multiple, et il y a beaucoup d’atout autour de la demande. Il est important que ce type de tourisme soit mis en valeur et organisé, parce que c’est un tournant important dans le tourisme de demain. Nous avons de véritables cartes en main à jouer et nous travaillons pour pouvoir mettre en valeur ces acquis et ces potentiels du Maroc. Ces régions et territoires sont méconnus parfois du public marocain. L’offre n’est pas nécessairement flexible. Nous n’avons pas suffisamment associé les populations locales et je pense que nous devons mettre toutes nos énergies pour que cette offre soit plus accessible et partagée avec les populations pour plus d’équité sociale et territoriale», a déclaré M. Fettah Alaoui.
Il est à noter que l’objectif principal et pilier de ce programme de coopération est de développer un tourisme durable avec des filières intégrées afin de réduire la pauvreté, générer des opportunités et revenus, créer de nouveaux emplois et améliorer les emplois existants, en particulier pour les jeunes et les femmes.
«Cette coopération est essentielle dans ce contexte particulier. Nous sommes mobilisés pour réussir ce premier projet qui j’espère sera un exemple pour d’autres régions du Maroc ayant un potentiel équivalent en termes de tourisme durable et responsable», a affirmé la ministre. Ce programme, s’étalant sur 5 années, mobilise une enveloppe budgétaire de 38 millions de dirhams, financée à hauteur de 90% par le secrétariat d’État à l’économie suisse (SECO).
Le dispositif s’articule autour de trois piliers. Le premier concerne le développement des conditions cadres propices au développement d’un tourisme durable. Le deuxième pilier concerne la compétitivité et l’accès au marché de certains secteurs inclus dans la chaine de valeur du tourisme. Il est également question de la réhabilitation et la mise à niveau d’une quarantaine de gîtes en collaboration avec des architectes. Le dernier pilier concerne le développement des compétences en matière touristique à travers la formation des acteurs locaux qui seront amenés à travailler à l’intérieur de cette plateforme mais aussi la formation continue des guides, etc.
«En plus de ces dispositifs, la Suisse mettra à la disposition du ministère du tourisme tous les contenus de formation en tourisme et hôtellerie via la plateforme «Tourism Academy» », indique Didirer Krumm, directeur Maroc de la Fondation suisse pour la coopération technique (Swisscontact). Il est à noter que la région Beni-Mellal-Khénifra ne représente que 1% des arrivées avec une durée moyenne de séjour de 1,5 jour. Ce programme de coopération Suisse Maroc a également pour but de promouvoir cette région et de faire en sorte que les touristes restent plus longtemps en développant les animations et services touristiques et en proposant des gîtes aux standards internationaux.