Tourisme national, un contrat-programme post-crise
La crise sanitaire a touché de plein de fouet le secteur touristique mondial. Au premier semestre 2020, le secteur a enregistré une perte de 120 millions d’emplois, et une chute de 320 milliards d’USD de recettes du tourisme international.
A fin 2019, le Maroc comptait près de 13 millions de touristes avec des recettes en devises de 78 milliards de dirhams, et plus de 550 000 emplois directs dans le secteur. « Nous étions sur de belles performances depuis plusieurs années, réalisant plus du double de la croissance du PIB du
Maroc. Les deux premiers mois de l’année 2020 nous avions enregistré une croissance au niveau des arrivées… malheureusement cette crise est venue freiner cette belle trajectoire que suivait le tourisme au Maroc».
Après des mois de fermeture des établissent et des postes frontières, le secteur enregistre -67% de nuitées, des recettes touristiques en baisse de 54%, soit environ 24 milliards de dirhams à fin juillet 2020. Le nombre d’arrivée aux portes frontières a baissé de 77%.
Le taux d’occupation des établissements est d’environ 13% avec seulement 30% des établissements hôteliers ouverts.
Pour assurer la reprise après des mois d’agonie, les opérateurs réunis au sein de la Confédération Nationale du Tourisme et des fédérations métiers ont accepté d’établir un dialogue permanent avec le ministère de tutelle et l’ensemble des intervenants, explique la ministre. Et de préciser : « Une réunion a été organisée pour construire ensemble une fusille de route qui a été concrétisée par signature d’un contrat-programme pour la période 2020-2022 par le département du
Tourisme, le ministère des Finances, le GPBM et la CNT. »
Ce contrat programme prévoit un soutien économique et financier pour la relance du secteur.
Ainsi trois thématiques majeures sont au coeur du débat. Il s’agit en premier lieu de la mobilité à savoir les conditions d’accès, les offres aériennes et la sécurité du trajet du voyage. En second lieu, il est question de renouer la confiance avec les voyageurs et cela passe via un protocole sanitaire performant de l’ensemble de l’écosystème voyage (l’infrastructure hospitalière dans les villes touristiques, les taxis, les calèches, les restaurateurs, etc.). Le dernier point est celui de la compétitivité. Le ministère compte repartir à la conquête de parts de marché en mettant en valeur l’offre Maroc, tout en faisant preuve de flexibilité.