Le développement de l’Afrique viendra de ses talents
Le groupe Attijariwafa bank a organisé, les 26 et 27 octobre 2020, la première édition du Colloque digital «Talents Africains» sous le thème «Le Développement des Talents Africains, un Enjeu Majeur pour la Transformation du Continent».
Cet événement visait à créer les conditions d’une synergie constructive et une dynamique auprès des talents seniors, experts métiers et cadres dirigeants à l’échelle internationale et continentale, expliquent les organisateurs.
Pendant deux jours, les participants ont pu débattre du devenir de la jeunesse africaine et du talent africain au service d’une Afrique qui croit en son avenir, à travers cinq conférences et une table ronde animées par des personnalités du monde diplomatique, économique, financier et social.
La première conférence qui avait pour thème «Le rôle crucial de l’éducation dans le développement économique de l’Afrique», a connu la participation de Mohamed Berrada Professeur à l’Université Hassan II et Ismail Douiri, Directeur Général en charge du pôle Banque de Détail à l’International et Filiales de Financement Spécialisées au sein du Groupe Attijariwafa bank. Ce dernier a structuré son introduction autour de plusieurs interrogations qui doivent susciter une réflexion profonde afin de dresser un bilan des actions entreprises à l’échelle du continent et à penser à des stratégies futures adaptées à un contexte en pleine mutation dans lequel l’Afrique doit trouver sa place en construisant son avenir. M. Douiri a précisé que l’Afrique possède un gisement de talents qui doit pouvoir jouer un rôle déterminant dans le développement du continent en mettant l’éducation au coeur du processus d’acquisition des compétences.
De son côté, Mohamed Berrada, Professeur à l’Université Hassan, a souligné l’importance de penser à l’éducation dans un cadre global lié à un projet de société qui permettra aux économies africaines de créer des effets d’entraînement positifs entre plusieurs secteurs.
Pour le professeur Berrada, la conception d’une offre pédagogique innovante, structurée et tournée vers l’avenir doit se faire dans un cadre plus large qui prend en considération d’autres sujets comme les défis démographiques de l’Afrique, la santé, l’infrastructure, le transport, l’alimentation, le logement, etc. Le professeur a mis en évidence l’urgence de faire de l’accès à l’éducation en Afrique une priorité, précisant que le continent a le taux d’exclusion à l’éducation le plus élevé, en particulier pour les femmes qui ont un rôle majeur dans le développement économique. Selon M. Berrada, plus d’un 1/5è des enfants âgés de 6 à 11 ans n’est pas scolarisé. «C’est un constat alarmant qui suscite une réponse rapide, efficace et pérenne à travers des mesures urgentes.» Il également mis en lumière l’importance d’accélérer rapidement les initiatives et les projets structurants destinés à promouvoir l’éducation en Afrique en citant quelques pays, qui forment chaque année 1 ingénieur pour 6000 habitants, rappelant que la Chine forme aujourd’hui chaque année 1 ingénieur pour 200 habitants. M. Berrada a également mis en exergue la croissance annuelle importante enregistrée chaque année en
Afrique, tout en soulevant le fait que cette croissance doit être mieux distribuée, créatrice d’emplois et surtout inclusive touchant les populations les plus défavorisées. «L’Afrique doit valoriser l’humain, moderniser son appareil productif, transformer localement ses matières premières et entreprendre des initiatives qui valorisent son potentiel et ses talents», a conclu le professeur.
La coopération Sud-Sud, un levier d’accélération économique
La deuxième conférence, sous le thème «Le rôle de l’AMCI dans le développement de la coopération SudSud», a enregistré la participation de SE Mohamed Methqal, Ambassadeur
Directeur Général de l’AMCI. Ce dernier a souligné l’importance d’accompagner la jeunesse africaine à travers des programmes de coopération structurés, destinés à faire émerger les talents et à promouvoir l’excellence au sein de notre continent qui regorge de compétences. M. Methqal a également mis en lumière le rôle capital joué par l’Agence Marocaine de Coopération Internationale, pour contribuer au renforcement des liens qui unissent le Maroc avec les pays du Sud à travers des initiatives structurantes qui concernent 4 principaux axes : la coopération académique et culturelle, la coopération technique et le partage d’expertise, l’appui aux projets de développement durable et le sou
tien aux activités humanitaires du Royaume du Maroc à l’International.
Organisée sous le thème «La coopération Sud-Sud, un levier d’accélération du Développement Economique et Social en Afrique», la 3ème conférence a connu la participation de Fathallah Sijilmassi CEO of Positive Agenda Advisory et ancien ambassadeur et Monsieur Youssef Rouissi Directeur Général Adjoint en charge du Pôle CIB.
Ce dernier a souligné l’importance de la coopération sud-sud comme levier d’accélération économique entre les pays de la rive sud de la méditerranée, tout en rappelant l’importance de construire des modèles de développement fondés sur des stratégies innovantes qui permettent de créer une croissance partagée et à forte valeur ajoutée.
«Le développement économique en Afrique doit reposer sur des synergies économiques constructives, de nouveaux formats de partenariats innovants et un partage des opportunités de croissance dans une logique gagnant-gagnant», a-t-il précisé.
De son côté, M. Sijilmassi a mis en lumière cinq défis auxquels l’Afrique doit apporter des réponses pragmatiques et concrètes, à savoir le défi de la stabilité, la sécurité et le maintien de la paix, le défi démographique, le défi climatique, le défi de l’innovation et de la compétitivité et celui de la gouvernance.
«Ces challenges doivent nous permettre de nous interroger concrètement sur l’avenir de l’Afrique en mettant en place rapidement des mécanismes adaptés pour permettre au continent d’être acteur de sa transformation», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Ces défis doivent rassembler nos nations autour d’un objectif commun qui est celui de promouvoir une Afrique tournée vers l’avenir, capable de faire de ces enjeux de réelles opportunités de développement et de progrès».
L’Afrique doit croire en son potentiel…
Participant à la quatrième conférence sous le thème «La Coopération Sud-Sud au coeur du nouveau modèle de développement», Badr Alioua, Président du Directoire de Wafasalaf– Groupe Attijariwafa bank, a mis en évidence le rôle du secteur bancaire et financier dans le développement de la coopération Sud-Sud au service d’une croissance partagée génératrice de valeur ajoutée pour notre continent. M. Alioua a également évoqué les initiatives entreprises par le Groupe Attijariwafa bank afin d’accompagner la réalisation de projets structurants qui contribuent à l’essor de l’Afrique. Abdelmalek Kettani, Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, a évoqué l’importance d’accompagner la jeunesse africaine vers le chemin de l’excellence, car l’Afrique a besoin de «toutes les énergies et toutes les forces vives qui souhaitent contribuer à faire de l’Afrique un espace de croissance et de créativité». Pour M. Kettani, l’Afrique doit croire en son potentiel, «c’est dans cet état d’esprit que notre continent pourra renforcer l’intégration régionale, créer des synergies constructives et faire émerger de nouvelles voies de coopération créatives et tournées vers l’avenir», a-t-il affirmé.
M. Kettani a tenu à partager une initiative concrète en matière de coopération SudSud, qui est celle du centre multisectoriel de formation professionnelle Mohamed VI du Yopougon, dont la première promotion Baptisée «Promotion de l’amitié Ivoiro-Marocaine» a vu ses premiers lauréats la semaine dernière avec195 jeunes dont 121 femmes.
Enfin, la cinquième conférence sous le thème «L’attractivité économique de l’Afrique : Défis et perspectives» a enregistré la participation de SE Ibrahim Al Khalil Seck, Ambassadeur du Sénégal au Maroc et M. Jamal Ahizoune, Directeur Général Adjoint au sein du Groupe Attijariwafa bank. Ce dernier a présenté les grandes caractéristiques de l’Afrique, les enjeux liés à son développement et les défis qu’elle doit relever aujourd’hui et dans le futur.
Il a également évoqué le potentiel du continent, ses ressources, ses compétences, en soulignant que l’Afrique doit accélérer les initiatives structurantes pour transformer ses économies et créer de la valeur ajoutée. Il s’est également interrogé sur les mécanismes que le continent doit mettre en place rapidement pour occuper une place importante dans la conception de son futur. De son côté, Ibrahim Al Khalil Seck a souligné le rôle capital de la coopération Sud-Sud dans le développement économique de l’Afrique à travers des actions structurantes destinées à faire du continent un levier de développement et de progrès. Il a précisé que l’attractivité de l’Afrique et sa capacité à générer des investissements porteurs de perspectives de croissance est un sujet au coeur du développement du continent. «L’investissement productif, générateur d’une croissance partagée et bien distribuée est un levier que nous devons actionner pour assurer la pérennité de l’Afrique à travers la mise en place de modèles économiques dynamiques et ouverts sur le monde», a-t-il affirmé.