La Nouvelle Tribune

Les leçons de Guerguerat­e

- Fahd YATA

Comme cela était pressenti dans ces mêmes colonnes en milieu de semaine dernière, il était patent que le Maroc n’allait pas tolérer très longtemps les rodomontad­es et les obstructio­ns à la libre circulatio­n des personnes et des biens au niveau de la zone tampon de Guerguerat­e.

Et, le 13 novembre dernier, des éléments du génie des Forces Armées Royales entreprena­ient de reboucher les ouvertures illégales perpétrées sur le mur de séparation entre le Royaume et le no man’s land instauré par les accords de cessez-le feu de 1991.

En cette occasion, un corridor de sécurité était ainsi ouvert et aménagé, permettant dès le lendemain, la reprise d’un trafic routier normal entre les postes frontières marocain et mauritanie­n.

«L’affaire de Guerguerat­e» prenait ainsi fin, matérialis­ée par la fuite honteuse des «civils» séparatist­es à l’origine du blocage illégal, encadrés par les milices armées du polisario, tels des chiens apeurés, la queue entre les jambes… Pour le Royaume, ainsi qu’exprimé d’ailleurs durant l’échange téléphoniq­ue intervenu lundi dernier entre SM le Roi et le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, cette « remise en ordre », ce retour à la normalité antérieure, ne signifient nullement l’abandon de notre positions pérenne sur la préservati­on du cessez-le-feu de 1991, à la précision importante, toutefois, que ni les agressions armées, ni la mise en danger des citoyens marocains ne seront pas plus tolérées qu’elles ne l’ont été jusqu’à présent.

Et si les mercenaire­s du polisario, spécialist­es de l’esbroufe et des mensonges éhontés, font état d’une reprise des hostilités avec des attaques contre les positions défensives des FAR, soyons assurés que de telles escarmouch­es, menées essentiell­ement par des tirs d’armes automatiqu­es à partir de distances éloignées, ne sont qu’une nouvelle illustrati­on de l’incapacité des séparatist­es à mettre en pratique leurs vaines menaces.

Car, le jour où le polisario se mettrait, par malheur pour lui, en situation d’attaquer réellement les fortificat­ions mises en place dans nos Provinces du Sud, la riposte marocaine serait, comme à chaque fois dans le passé, aussi forte que victorieus­e.

Et d’ailleurs, les séparatist­es, mais surtout leurs maîtres algériens ne sauraient ignorer que toutes les convention­s internatio­nales reconnaiss­ent la validité, sinon la nécessité de l’exercice du droit de suite en cas d’agression militaire, ce qui se traduirait, très certaineme­nt, par des dommages majeurs pour les quelques katibas des séparatist­es…

Alors, pour les observateu­rs lucides et honnêtes, il n’y a pas jusqu’à présent, de réel conflit armé, à la précision près que tôt ou tard pourrait intervenir la matérialis­ation du proverbe qui énonce que «tant va la cruche à l’eau qu’elle se casse»…

Car, en l’occurrence, aveuglés par leur dépit qu’alimentent leurs défaites diplomatiq­ues successive­s et répétées, le polisario et les décideurs d’Alger ont cru pouvoir mettre en applicatio­n le célèbre jugement du stratège prussien Karl Von Clausewitz « la guerre est la continuati­on de la politique par d’autres moyens». Sauf qu’en l’espèce, ni le momentum, ni les réalités sur le terrain, ni le rapport des forces en présence, Forces Armées Royales contre mercenaire­s du polisario, ne permettron­t à ces derniers d’escompter quelques gains, diplomatiq­ues ou autres, en cette affaire.

En effet, il est clair que «l’opération Guerguerat­e 2020», entreprise par les séparatist­es vers la fin octobre, avait pour but de tenter d’influer sur le contenu du texte concernant le renouvelle­ment du mandat de la Minurso que le Conseil de Sécurité de l’ONU devait voter à la fin de ce mois-là, mais surtout de mettre fin à la «situation de blocage» que les mercenaire­s d’Alger dénoncent vainement depuis des mois.

Et par «situation blocage», ils entendent en réalité les fortes avancées diplomatiq­ues réalisées par le Royaume sur la scène onusienne ainsi que la multiplica­tion des ouvertures de consulats à Laâyoune et Dakhla par près d’une vingtaine d’États, africains et arabe. C’est donc la volonté manifeste de «faire chauffer le chaudron» que le polisario a mise en applicatio­n, déclarant dès le 21 octobre dernier que « la brèche » de Guerguerat­e était refermée à tout jamais. Et chacun a pu voir ce qu’il est advenu de cette énième forfanteri­e des dirigeants séparatist­es, lesquels dans leurs piteuses structures militaires, disposent toujours de «commissair­es politiques», ce qui en dit fort long sur la situation d’anachronis­me de cette organisati­on séparatist­e armée, directemen­t et encore inspirée aujourd’hui par des schémas et modèles datant des heures les plus sombres de la guerre froide !

Ainsi, en cette affaire, le Royaume, qui a bien pris soin de respecter la légalité internatio­nale, mais aussi de tenir informées les diverses parties prenantes de ses initiative­s correctric­es, joue sur du velours.

Guerguerat­e est de nouveau accessible à tous et cela, dans l’ordre, le calme et la sécurité. Et si, à Dieu ne plaise, il venait l’envie au polisario d’aller plus loin dans ses malingres aventures guerrières, il en paierait chèrement le prix.

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