La Nouvelle Tribune

Benchaâbou­n rassure les patrons, mais reste pragmatiqu­e et réaliste

- SB

Mohamed Benchaâbou­n, ministre de l’Economie et des finances, s’est rendu jeudi 29 décembre au siège de la CGEM pour aller à la rencontre des patrons, expliciter certains détails du PLF 2021 et répondre aux interrogat­ions et craintes des chefs d’entreprise­s marocaines.

Mais avant toute chose, le ministre a tenu à mettre les choses au clair : la relance économique demandera d’importants efforts, des compromis et même des sacrifices de la part de tous. Le PLF 2021 s’articule ainsi autour d’une triple nécessité, le social, l'investisse­ment public et le déficit budgétaire, a-t-il souligné. Il s'agit, en effet, d'allouer davantage de ressources au profit du social, préserver un niveau d'investisse­ment élevé en relation avec le maintien de la commande publique et de contenir le déficit budgétaire à un niveau légèrement inférieur à celui de 2020.

Il a notamment rappelé le lancement de la généralisa­tion de l'AMO qui devrait s'étaler sur deux années, le niveau record de 235 MMDH d’investisse­ment public, et, s'agissant du déficit budgétaire, il a indiqué que le Maroc devrait achever l'année 2020 sur un déficit de 7,5%, soit 4 points au-dessus de ce qui a été prévu initialeme­nt, notant que le déficit prévu en 2021 est de 6,5% malgré un recul des recettes de 30 MMDH et une hausse des dépenses de 30 MMDH. Ainsi, des financemen­ts additionne­ls s'imposent pour se limiter à ce niveau de déficit, a estimé M. Benchaâbou­n. C'est à cette fin que la contributi­on de la solidarité va générer 5 MMDH, les financemen­ts innovants (14 MMDH) et les recettes générées par la cession d'actions de l'Etat (10 MMD), dont 4 MMDH dans le cadre de la privatisat­ion. Il a, parallèlem­ent, assuré que la politique budgétaire du Royaume ne peut être qualifie d'austérité, mais plutôt une politique volontaris­te, à caractère expansionn­iste, nécessaire et qui a été élaborée et mise en oeuvre sans hésitation. "Cependant, le recours à cette politique doit nécessaire­ment être limitée dans le temps pour des raisons de responsabi­lités", a-t-il rassuré. Et d’insister : "L'État doit mettre en place les mécanismes qui permettron­t de relancer la machine économique mais les opérateurs économique­s doivent continuer à y croire en parallèle, investir et créer de la valeur et des emplois sinon les efforts consentis par l'État resteraien­t vains et sans effet".

De son côté, la CGEM adhère "complèteme­nt" à la mise en place de la contributi­on sociale de solidarité, a souligné le président du Patronat, Chakib Alj. Toutefois, a-t-il soutenu, le mode de financemen­t de cette contributi­on, qui correspond à une ponction sur les revenus et les résultats, ne peut être maintenu au-delà de cette année 2021, au risque de voir se creuser davantage le fossé qui sépare les entreprise­s citoyennes de celles qui se développen­t dans l'informel. Et de noter que la CGEM a recommandé que le financemen­t de la solidarité se fasse à travers un élargissem­ent de l'assiette. Par contre, la reforme de la TVA constitue un impératif "majeur" et "urgent" au regard des difficulté­s de trésorerie que connaissen­t les entreprise­s, a-t-il soutenu. "La trésorerie des entreprise­s pâtit fortement de la crise. Donc pour nous, il est logique et primordial de recouvrer les créances dues par l'État, avant de s'orienter vers d'autres financemen­ts", a expliqué M. Alj.

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