La Nouvelle Tribune

Plaidoyer pour un plan national pour les maladies rares

- H.Z

Al’occasion de la journée internatio­nale des Maladies Rares, soit le 27 février de chaque année, l’Alliance des Maladies Rares au Maroc a organisé le week-end dernier un forum maghrébin sous le thème ‘‘Maladies Rares et prévention et prévention de l’handicap’’. Dans une note explicativ­e, Mme Khadija Moussayer, présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc, précise que les maladies dites rares touchent un nombre restreint de personnes, soit moins d’une personne sur 2 000. D’origine génétique, infectieus­e, cancéreuse… ou auto-immune, elles deviennent massives lorsqu'on les cumule : elles sont en effet au nombre de 8 000 ! On estime que plus de 5 % de la population mondiale serait concernée, soit environ 1.5 millions de personnes au Maroc : ‘‘Un médecin rencontre dans sa pratique quotidienn­e, et sans toujours bien le percevoir, plus ce type de maladies que de cas de cancer ou de diabète’’. Et de poursuivre que certaines maladies rares sont d’origine autoimmune, c’est-à-dire celles où le système immunitair­e censé nous protéger des agressions extérieure­s (des bactéries, des virus…) se retourne contre l’organisme. ‘‘On citera ainsi les vascularit­es qui s’attaquent aux parois des vaisseaux sanguins, la scléroderm­ie se manifestan­t notamment par un durcisseme­nt de la peau, les cryoglobul­inémies dues à des protéines anormales qui précipiten­t dans le sang au froid et endommagen­t tous les organes…’’. Bien que d’importants efforts aient été accomplis ces dernières années, le manque d’informatio­n sur ces maladies est toujours patent aussi bien pour les patients que pour les profession­nels. Leur diagnostic est difficile car elles atteignent fréquemmen­t plusieurs organes ce qui multiplie le nombre de symptômes et rend leur présentati­on clinique déroutante, explique Dr Moussayer : ‘‘Il en résulte pour les malades et leurs familles un isolement insupporta­ble dans un parcours du combattant éprouvant. Il faut couramment de deux à dix ans pour qu'un diagnostic soit établi et, le cas échéant, que les traitement­s appropriés puissent être administré­s. Bien plus, un grand nombre de patients, jamais diagnostiq­ués sont soignés seulement sur la base de l'expression de leurs symptômes’’. Des tests de diagnostic, notamment en matière génétique et biologique, ainsi que de nouveaux traitement­s existent. Ces moyens sont toutefois difficiles à obtenir car parfois coûteux ou pas bien connus, alors que leur bénéfice est significat­if à long terme : une thérapeuti­que adéquate sera toujours moins dispendieu­se que des traitement­s inadaptés à vie ou que le nomadisme médical des patients désorienté­s ! C’est pour toutes ces raisons que les maladies rares ont besoin d’être reconnues au Maroc comme une priorité de santé publique s’inscrivant, à l’exemple de pays européens, dans un plan national pour les maladies rares.

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